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La Noire de… • Ousmane Sembène • 1966 Ousmane Sembène / 1966

À Dakar, Diouana, une jeune Sénégalaise, est embauchée comme gouvernante par une famille de Blancs. Lorsque la famille rentre en France, la femme prie Diouana de les suivre… (fin du film)
Ousmane Sembène (1923-2007), avant de devenir cinéaste, fut d’abord une figure intellectuelle et un écrivain, et son cinéma politiquement engagé, penché sur le néo-colonialisme et réfléchissant l’Afrique de son temps, resta toujours comme en dialogue avec l’écriture littéraire de son auteur. Sembène reste considéré comme le père du cinéma d’Afrique subsaharienne – pas seulement parce qu’il en réalise, avec La Noire de…, le premier long-métrage, mais aussi parce que son style servira de matrice aux cinémas d’auteur du continent entier (notamment par ce souci de s’arracher aux narrations et aux formes de l’occident, pour se peindre et se voir d’une manière qui lui soit propre).
Sénégal / 1h05 / Imdb / DVD

Et la vie continue • Abbas Kiarostami • 1992 Abbas Kiarostami / 1992

En 1990, un tremblement de terre dévaste le nord de l’Iran. Un cinéaste se rend sur place, accompagné de son fils, pour essayer de retrouver les deux jeunes acteurs du film qu’il y avait tourné.
Abbas Kiarostami (1940-2016) fut le visage du cinéma iranien pour le reste du monde dès les années 80 (il recevra, notamment, une plame d’or en 1997). Si son œuvre apparut d’abord comme un héritage particulièrement pur du néoréalisme, elle laissa vite entrevoir une autre dimension : celle de la mise en question du réel (mélange de fiction et de faits avérés, mises en abyme, flou entre réel et réconstitution, entre vérité et mensonge, jeux de références et de renvois entre les différents films). Peuplée de personnages d’enfants, mais aussi de voitures (habitacle intime de nombre de ses films), sa filmographie fait affleurer une discrète spiritualité de la captation du réel.
Iran / 1h35 / Imdb / DVD
Titre original : Zendegi va digar hich

Le Wazzou polygame • Oumarou Ganda • 1971 Oumarou Ganda / 1971

Un homme riche et pieux épouse la jeune Satou contre son gré, alors qu’il a déjà deux femmes. Celles-ci deviennent jalouses…
Oumarou Ganda (1935-1984) est d’abord connu comme l’acteur principal de Moi un noir de Jean Rouch, tourné alors qu’il travaillait en Côte d’Ivoire. Cette expérience lui donnant le goût du cinéma, il retourne au Niger où il réalisera plusieurs moyen-métrages, à la fois nourris de son expérience personnelle (Cabascabo relate la guerre d’Indochine, où Ganda fut envoyé lorsqu’il était jeune) et du regard, parfois mordant, qu’il porte sur la société qui l’entoure.
Niger-France / 0h50 / Imdb / DVD

Bashu, le petit étranger • Bahram Beyzai • 1985-1989 Bahram Beyzai / 1985-1989

Bashu, un petit garçon, vit dans une ville frontalière pendant la guerre Iran-Irak. Ayant perdu sa famille et sa maison dans un bombardement, il s’enfuit et échoue dans le nord du pays, où les gens sont blancs et où l’on ne parle pas sa langue. Une mère de famille décide de lui venir en aide…  [article]
Bahram Beyzai (1938-) partage sa carrière entre le théâtre (où sa réputation lui vaut le surnom de « Shakespeare perse ») et le cinéma. Ses films, au style allégorique et friand de symboles, ont toujours rencontré des difficultés avec le régime (avant comme après la révolution islamique) de par leur obstination à réfléchir le pays (identité, histoire, culture, racisme). D’où une carrière cinématographique erratique, marquée par l’absence de soutien du gouvernement et par la censure (Bashu mettra quatre ans à sortir en salle).
Iran / 2h01 / Imdb / DVD
Titre original : Bashu, gharibeye koochak

Le Retour de l’enfant prodigue • Youssef Chahine • 1976 Youssef Chahine / 1976

Ali a disparu depuis douze ans. En son absence, son frère ainé Tolba a pris les rênes de la famille. Mais ce dernier, trop occupé par ses affaires, oublie peu à peu les siens…
Youssef Chahine (1926-2008) est le réalisateur égyptien le plus célèbre au monde. Parti étudier le cinéma aux USA, il revient en Égypte pour ses premiers projets, encore fortement marqués par le néoréalisme – et jusqu’à la fin de sa carrière, son cinéma conservera une forte dimension politique (il aura de nombreux problèmes avec la censure). Au fur et à mesure des films, il développe un cinéma divertissant, combatif, baroque, vivant, sensuel, parfois musical et autobiographique, et d’une grande efficacité narrative.
Égypte / 2h00 / Imdb / DVD
Titre original : Awdat Al Ibn Aldal

Yol, la permission • Yılmaz Güney • 1982 Yılmaz Güney / 1982

Ayant purgé un tiers de leur peine, cinq prisonniers bénéficient d’une permission. Chacun s’en va rendre visite à ses proches, dont la vie a été bouleversée par leur arrestation…
Yılmaz Güney (1937-1984), cinéaste turc d’origine kurde, fut dès les années 70 un regard posé sur les problèmes de son pays. Mettant en scène les difficultés du peuple (ouvriers, paysans, prolétaires des grandes villes), il connut rapidement un succès qui inquiéta les autorités, et qui lui valut plusieurs séjours en prison – avant qu’un meurtre aux circonstances troubles ne l’y installe tout à fait. C’est depuis sa cellule qu’il écrit puis « réalise » Yol, donnant ses instructions de mise en scène à son assistant, Şerif Gören, qui les applique ensuite sur le plateau. Évadé de prison, il s’exile en France où il termine le montage du film qui, présenté à Cannes, remportera la palme d’or.
Turquie / 1h54 / Imdb / DVD
Titre original : Yol
Tournage dirigé par Şerif Gören