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Les Moineaux • William Beaudine • 1926 William Beaudine / 1926

Une orpheline protège un groupe d’enfants abandonnés, séquestrés par un couple de fermiers prêts à tout pour en tirer le maximum de profit.
William Beaudine (1892-1970), un peu oublié aujourd’hui, fut l’un des cinéastes les plus prolifiques du cinéma Hollywoodien : il réalisa plus de 200 longs-métrages, très souvent tournés en moins de deux semaines. Faisant ses armes à la Biograph (il fut notamment l’assistant de Griffith), il toucha à tous les genres, mais fut davantage connu pour ses films fantastiques, ses films avec enfants, ses americanas, et surtout ses comédies (dont la série des « Bowery Boys »). Ses quelques années en Angleterre, durant les années 30, seront préjudiciables à sa carrière américaine, et Beaudine ne retrouvera jamais sa gloire du muet. Mais malgré la qualité très inégale de son œuvre, sa réputation de cinéaste efficace et économe lui permettra d’accompagner, à travers les décennies, l’histoire du cinéma à petit budget, des séries B des années 30 aux productions pour la télévision.
USA / 1h40 / Imdb / DVD
Titre original : Sparrows

Le film fut terminé par l’assistant réalisateur, Tom McNamara

Betty Boop : Snow White • Dave Fleischer • 1933 Dave Fleischer / 1933

Jalouse de sa belle-fille, la Reine ordonne à ses gardes Bimbo et Koko de la décapiter…
Dave Fleisher (1894-1979) et son frère Max (1886-1972) créèrent, avec les Fleischer Studios, le seul concurrent sérieux aux studios Disney dans les années 20 et 30 (notamment sur le plan technique : ils furent par exemple précurseurs sur l’animation sonore). La principale spécificité de l’animation des Fleisher est la rotoscopie : une animation non pas créée de toutes pièces, mais décalquée de la performance filmée d’un modèle, dont on retranscrit directement les mouvements. Il en résulte une fluidité étrange et irréelle, dont leurs films sauront jouer. Mais les Fleisher marquèrent surtout la mémoire collective par leur ton singulier (surréaliste, irrévérencieux, à l’humour noir très marqué), par leur univers plus adulte (sexualité, contexte souvent urbain, grande dépression évoquée) et par les personnages récurrents qu’ils ont portés à l’écran (Popeye, Betty Boop, Koko le Clown).
USA / 0h07 / Imdb / DVD
Titre français : Blanche-Neige

The Great Train Robbery • Edwin S. Porter • 1903 Edwin S. Porter / 1903

Quatre hors-la-loi attaquent un train…
Edwin S. Porter (1870-1941) fut l’un des grands pionniers du cinéma américain. Travaillant d’abord comme télégraphe, il garda toujours au cinéma un rapport de technicien, cherchant à améliorer caméras et projecteurs. Mais c’est en tant qu’innovateur de formes qu’il est resté célèbre. Engagé par les studios Edison, il s’inspire du cinéma de Méliès (pour la continuité narrative) et des innovations de l’École de Brighton (notamment leurs courses-poursuites). The Great Train Robbery, fruit de ces influences, sera un succès mondial. Quittant la société d’Edison en 1909, il crée la Rex Film Company, qui intégrera trois ans plus tard le consortium Universal.
La Edison Manufacturing Company, société New-Yorkaise, fut le berceau des tous premiers films américains, et la société de production la plus importante du pays durant les années 1900. Elle fut aussi le cauchemar des cinéastes de son temps : redoutable commercial, Edison cherche à écraser les productions indépendantes par la formation d’un Trust en 1908, qui réunit toutes les grandes maisons de production d’alors, épuisées par la guerre des brevets lancée par Edison depuis 1902. Il en résulta la fuite des indépendants à l’autre bout du pays, où ils s’installèrent – fondant ainsi Hollywood.
USA / 0h12 / Imdb / DVD
Titre français : Le Vol du grand rapide

Johnny Guitare • Nicholas Ray • 1954 Nicholas Ray / 1954

Tenancière d’un saloon, Vienna embauche Johnny Logan comme musicien, un homme qu’elle a connu autrefois. Ils vont être en proie à la haine d’Emma, jalouse de Vienna et de sa relation avec le héros local, le « dancing kid »…
Nicholas Ray (1911-1979) fut, avec certains autre cinéastes comme Elia Kazan (avec qui d’ailleurs il travaillera), une figure phare de la dernière période du classicisme hollywoodien. Sa filmographie, traversée d’élans romantiques et tragiques, investit le cinéma de genre (film noir, western, péplum) pour en accompagner les mutations (retournement des codes, figures d’anti-héros) et y insuffler une dimension pulsionnelle (style épidermique, poids des regards). Sa carrière atteint un pic avec le succès de La Fureur de vivre (1955). Mais de par ses problèmes d’alcool, et suite à un malaise cardiaque sur l’un de ses tournages, il est progressivement écarté des plateaux hollywoodiens au début des années 60.
USA / 1h50 / Imdb / DVD
Titre original : Johnny Guitar

X-Men : Days of Future Past • Bryan Singer • 2014 Bryan Singer / 2014

Pour combattre leur future extinction, le professeur Charles Xavier doit s’allier à son ennemi, Magneto, et le faire libérer d’une prison d’État. Il est aidé dans sa mission par Wolverine et un jeune mutant…
Bryan Singer (1965-) se fit mondialement connaître par son second film, Usual Suspects (1995), thriller retors à petit budget. De ce premier coup d’éclat, il déplie un cinéma fasciné par la question du mal (notamment par le nazisme, qui hante nombre de ses films), mais aussi travaillé par des questions d’identité et de rapport au groupe – thèmes qu’il explore notamment via X-men (2000), première confrontation au blockbuster. Il y façonne une grande partie des canons du film de super-héros, genre alors naissant. Singer restera très attaché à cette saga, dont il réalisera quatre épisodes, et qu’il produira dans son entièreté.
USA / 2h12 / Imdb / DVD

Fantasia • Studios Disney • 1940 Studios Disney / 1940

Un orchestre s’installe dans le noir, et joue huit morceaux de musique classique. Au diapason de la musique, des formes puis des personnages prennent vie… Ce segment central (Le Sacre du printemps, Stravinsky) raconte l’apparition de la vie sur Terre.
Les studios Disney ont d’abord œuvré à mettre en forme le cinéma de leur fondateur (et ce même après sa mort, le studio faisant longtemps perdurer son style, notamment via la vigilance des « Nine Old Men »). Dans cette configuration, les réalisateurs furent d’abord au service de sa vision. L’univers Disney se développe dans un premier temps via la série de courts-métrages Silly Symphonies (1929-1939), et sous le patronage de Don Graham, qui forme les animateurs et invente une série de rapports graphiques (entre formes, mouvements, couleurs) qui définiront le futur « style Disney ». Désireux d’égaler les « vrais » films, Walt Disney passe en 1937 au long-métrage. Il façonne alors un cinéma musical et familial, fait d’adaptations de contes, innervé d’influences picturales romantiques, et fortement travaillé par une vision fantasmée de la vieille Europe. Longtemps hégémonique sur le marché de l’animation, et souvent admirée pour sa perfection technique, la filmographie des studios Disney deviendra l’un des corpus de films les plus vus au monde.
USA / 2h04 / Imdb / DVD
Le segment Stravinsky est réalisé par Bill Roberts et Paul Satterfield