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Les années 20 sont marquées par une profusion de courants d’avant-garde européens (expressionnisme allemand, école de montage russe…), qui s’éteindront tous à l’arrivée du parlant. C’est également l’apogée du muet hollywoodien, qui se nourrit de l’influence de ces mouvements.
Que ce soit à la préhistoire, dans la Rome antique, ou à l’époque moderne, un homme chétif essaie de séduire une jeune femme en se mesurant à un autre prétendant…
Buster Keaton (1895-1966) est, avec Chaplin et Lloyd, l’un des trois géants du burlesque muet hollywoodien. Débutant comme acteur aux côtés de Fatty Arbuckle, il passe à la réalisation dès 1920, créant un personnage stoïque autour duquel le chaos du monde se déchaîne. Cette dialectique se retrouve au sein-même de sa mise en scène, qui associe le frisson du réel (aucun trucage, cascades effectuées par Keaton lui-même) à l’ultra-précision du tempo comique (cadres fermes et imperturbables, géométrie des compositions).
USA / 1h03 / Imdb / DVD Titre original : Three Ages
En Ukraine comme dans le pays entier, la guerre est en train de se terminer. Le film retrace, par segments disjoints et personnages isolés, ces années de lutte et de famine, et notamment la révolte de l’usine d’Arsenal, réprimée dans le sang…
Alexandre Dovjenko (1894-1956) est un cinéaste soviétique d’origine ukrainienne. Sa terre natale aura une grande importance dans ses films, où la célébration du communisme ne se départit jamais d’une exaltation de la nature et des éléments, et où les expérimentations de montage sont indissociables d’élans poétiques plus instinctifs. Sa trilogie ukrainienne (1928-1930) constitue le sommet d’une filmographie qui connaîtra bien plus de difficultés au moment du parlant. Son style cependant aura un large héritage, influençant grandement les cinémas de Larisa Shepitko, de Sergei Parajanov, ou d’Andreï Tarkovski.
Le pianiste Paul Orlac perd l’usage de ses deux mains dans un accident de train. On lui en greffe de nouvelles, qui s’avèrent être celles d’un assassin récemment exécuté…
Robert Wiene (1873-1938), réalisateur venu du théâtre, est surtout connu pour ses films liés au cinéma expressionniste allemand, dont il réalisa l’œuvre fondatrice (Le Cabinet du docteur Caligari, 1920). Sa filmographie étant moins convaincante une fois sortie de ce mouvement, on a parfois minoré son apport au profit de ses collaborateurs (Karl Mayer, Conrad Veidt, le trio Warm-Röhrig-Reimann). Il est contraint de s’exiler d’Allemagne à l’arrivée du nazime.
Autriche / 1h45 / Imdb / DVD Titre original : Orlacs Hände