Cinexploria est une bibliothèque d'extraits de films, qui vous permet de découvrir l'histoire et la géographie du cinéma. C'est votre première visite ? Alors quelques précisions :
- Pour voir les extraits en plein écran, cliquez sur l'icône en bas à droite des fenêtres vidéo (pour les smartphones et tablettes, faites apparaître cette barre de contrôles en touchant le bas des vidéos).
- Vous avez aimé un film ? Cliquez sur son titre ! Vous accèderez à sa page, où vous trouverez une présentation du cinéaste, des catégories pour découvrir d'autres films semblables, et la possibilité de laisser des commentaires.
- Attention, utilisateurs de smartphone : ce site est peu adapté aux connexions 3G ! Pour garantir une bonne qualité d'image, les vidéos sont compressées à haut débit. Sur un téléphone, elles peuvent donc être longues à charger...
- Ce site fonctionne mal sur Internet explorer : préférez l'utilisation d'un autre navigateur, où faites la mise à jour vers Microsoft Edge.
Si vous avez une question quelconque (éditoriale, technique, légale), passez d'abord voir si elle n'est pas déjà présente dans la Foire aux questions.
Les années 2010 voient la transition définitive du cinéma vers le tout numérique (tournage et projection), avec ce que cela implique de nouvelles technologies (retour de la 3D) et de nouveaux lieux de diffusion (internet). Le cinéma Hollywoodien se replie sur les franchises. Les mouvements d’ensemble du reste de la production mondiale restent, pour le moment, difficiles à lire.
À Kobe, au Japon, quatre femmes partagent une amitié sans faille. Du moins le croient-elles…
Ryūsuke Hamaguchi (1978-) fut l’une des grandes révélations des années 2010. Son goût pour la psychologie se traduit par des situations crues et frontales qui forcent peu à peu les personnages à se mettre à nu, au fil de longues conversations. Si son cinéma du dialogue trahit une série d’influences issues de la fiction (Cassavettes, Rohmer, Hawks, Bergman, Grémillon…), c’est surtout son expérience documentaire qui est venue nourrir Senses, le film-fresque qui le rendit célèbre, où la force des témoignages se conjugue au jeu sans fioritures des comédiennes amatrices, et à l’intense concentration d’une mise en scène épurée.
Japon / 5h17 / Imdb / DVD Sorti en france en plusieurs épisodes sous le titre Senses
Le film sous sa forme entière se nomme Happy Hour
Le Chili a 4300 km de frontière avec l’océan. Des indigènes massacrés de Patagonie aux navigateurs anglais, des victimes de la dictature jetés à la mer aux éléments venus du Cosmos, le film explore l’histoire tragique que le pays entretient avec l’eau…
Patricio Guzmán (1941-), documentariste ayant dû fuir son pays en 1973, s’est très tôt penché sur la figure de Salvador Allende (à laquelle il consacre notamment trois documentaires en collaboration avec Chris Marker, très remarqués à l’époque), ainsi qu’à la dictature de Pinochet. Plus récemment, il connaît une grande célébration critique avec Nostalgie de la lumière (2012), premier volet d’une trilogie visant à explorer la géographie et le passé du Chili, sur un rythme rêveur et une forme aux accents cosmiques, en réveillant les fantômes et traumatismes du passé national.
Chili / 1h22 / Imdb / DVD Titre original : El botón de nácar
À Yanji, ville chinoise coincée entre la Corée du Nord et la Russie, Gu-Nam, chauffeur de taxi, est sans nouvelles de sa femme partie chercher du travail en Corée du Sud il y a six mois. Un parrain local lui propose de lui faire traverser la Mer Jaune, et d’effacer ses dettes – à la condition qu’il accepte d’assassiner pour lui un inconnu…
Na Hong-jin (1974-) est l’un des représentants du nouveau polar sud-coréen, dont il malmène et reformule les codes et conventions. Centré sur la question du mal, que ce soit au travers d’un prisme individuel (The Chaser), sociétal (The Murderer) ou fantastique (The Strangers), son cinéma réattribue à la violence sa dimension sauvage et brouillonne, son extrême souffrance (mutilations, impuissance dépressive), ou encore ses pulsions de survie – le tout vivifié par un sens du burlesque noir.
Corée du Sud / 2h37 / Imdb / DVD Titre original : Hwanghae Titre international : The Yellow Sea
Son épouse décidant de le quitter, Nader engage une aide-soignante pour s’occuper de son père malade. Il ignore alors que la jeune femme est enceinte et a accepté ce travail sans l’accord de son mari… (ouverture du film)
Asghar Farhadi (1972-), qui a consacré ses années d’études au théâtre et travailla également comme scénariste, fait quelque peu rupture avec le cinéma d’auteur iranien des années 80-90, qui fut surtout connu pour la radicalité de sa mise en scène (dispositifs explicites, étirement du temps, jeux avec le réel). Les films de Farhadi, sous leur parure réaliste, sont eux des machines narratives implacables, qui connaissent un succès tant festivalier que populaire. Ses récits rythmés et plein de tension vont souvent fouiller le passé, les secrets, ou les non-dits des liens (amicaux, salariés, amoureux, familiaux…) d’un petit groupe de personnages – microcosme dont les mésaventures laissent apparaître, en sourdine et par l’expérience du quotidien, les tensions qui déchirent la société iranienne.
Iran / 2h09 / Imdb / DVD Titre original : Djodāï-yé Nāder az Simin
Au Mali, des islamistes envahissent la ville de Tombouctou et y imposent la charia. Ils bannissent la musique, le football, les cigarettes, procèdent à des mariages forcés, persécutent les femmes, et improvisent des tribunaux. Silencieusement, les habitants résistent…
Abderrahmane Sissako (1961-) est né en Mauritanie, a grandi au Mali, a étudié le cinéma à la VGIK de Moscou, puis s’est installé en France. De ce parcours cosmopolite découle un cinéma penché sur les rapports Nord-Sud et préoccupé d’exil. Mais ce qui marque la filmographie de Sissako est surtout la façon poétique, humaniste et calme, avec laquelle il filme le continent Africain, dont les douloureux enjeux et les décors sereins (le désert notamment, arrière-plan de plusieurs de ses films) semblent devenir des éléments de fable.
Le docteur Faust s’applique à rechercher l’âme en éviscérant les cadavres. Un vieil et étrange usurier lui offre son aide, et lui présente la jeune Marguerite, dont Faust tombe éperdument amoureux…
Alexandre Sokourov, ou Alexandr Sokurov (1951-), fut à la VGIK l’élève d’Andreï Tarkovski – et son œuvre mystique, esthète, hypnotique, imprégnée par la question de l’âme russe, en garde indéniablement la trace. Le trait de signature le plus marquant de Sokourov est la distorsion de l’image et de sa colorimétrie, qui fait aussi un pont vers les autres arts (peinture, littérature) avec lesquels son cinéma tisse de nombreux liens. Mais c’est surtout le premier outil d’une narration évasive et hagarde, comme sortie d’un rêve, que le cinéaste confronte à de multiples sujets mélancoliques (films sur le passé historique et ses figures, sur la filiation, sur le voyage…).
Russie (film tourné en allemand) / 2h20 / Imdb / DVD