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L’avènement de la télévision accélère les innovations techniques en salle (utilisation plus systématique de la couleur, apparition du cinémascope…). Les cinémas japonais et indiens connaissent chacun l’apogée de leur période classique. Parallèlement, de jeunes cinéastes poursuivent la veine néoréaliste (Chahine, Satyajit Ray…), ou annoncent déjà le cinéma moderne (Bresson, Tati, Kalatozov…). La fin de la décennie voit apparaître les premières nouvelles vagues.
Un jeune officier hussard est nouvellement promu dans une petite garnison de province, où il s’ennuie à mourir. En pension chez un vieux couple, il fait bientôt la connaissance de leur fille Albertine…
Alexandre Astruc (1923-2016), esprit curieux s’étant nourri auprès des milieux intellectuels parisiens (littéraires, philosophiques), est surtout connu pour son apport théorique : avec son article sur la « caméra-stylo » (1948), qui célèbre la mise-en-scène comme une nouvelle forme de langage, il écrit un texte fondateur pour la cinéphilie française, ouvrant la voie à la future Nouvelle vague. Sa filmographie, dominée par son très remarqué premier moyen-métrage (Le Rideau Cramoisi), se déclinera ensuite en une dizaine de films littéraires et psychologiques – dont une série d’adaptations de romans qu’il poursuivra, passées les années 60, à la télévision.
France / 0h44 / Imdb / VOD Diffusé en salle dans le double-programme Les Crimes de l’amour
Par une nuit d’orage, Devendra trouve refuge dans un vieux manoir isolé. Alors que la tempête fait rage, il reconnaît inexplicablement chaque recoin du lieu, et soudain, les souvenirs lui reviennent : ceux de sa vie antérieure, et de Madhumati, une jeune femme qu’il y aima à la folie… [article]
Bimal Roy (1909-1966), bien que d’origine bengali, fut l’un des grands cinéastes de l’âge d’or du cinéma hindi. D’abord chef-opérateur remarqué, puis réalisateur, il se démarquera surtout de ses collègues par une influence très forte du néoréalisme italien (notamment sensible dans Deux hectares de terre, resté son film le plus célèbre), une approche qu’il mêle en une étrange hybridité aux codes du cinéma de divertissement hindi, dont il conserve toute la verve mélodramatique. Il est également connu pour avoir réalisé l’une des versions les plus populaires de Devdas (1955).
Dans un Japon médiéval meurtri par les guerres civiles, un petit village subit les attaques répétées d’une bande de pillards. Sept samouraïs sans maître acceptent de défendre les paysans impuissants…
Akira Kurosawa (1910-1998) est le plus célèbre des réalisateurs classiques japonais (il fut aussi l’un des derniers, les autres grands cinéastes classiques – Ozu, Mizoguchi, Naruse – appartenant à la génération précédente). Coqueluche des festivals internationaux dans les années 50, il fut la porte d’entrée du cinéma japonais pour un public occidental qui en ignorait tout. L’Europe découvre alors un réalisateur humaniste aux films plus occidentalisés que ceux de ses collègues, notamment traversés par l’œuvre de Shakespeare : des jidaigeki pour la plupart, aux riches et complexes compositions de plans, où les ambiances et éléments naturels participent activement à la narration, et dont la mise en scène des combats influera beaucoup de cinéastes étrangers (Sergio Leone le premier). Les années 70, plus difficiles (projets impossibles à financier, tentatives de suicide…), voient plusieurs producteurs étrangers finalement lui venir en aide (Mosfilm, Lucas, Coppola), lui permettant de réaliser quelques derniers grands films.
Japon / 3h27 / Imdb / DVD Titre original : Shichinin no samurai
À Venise, le général Othello suscite l’envie. Poussé par sa propre ambition, le perfide Iago, officier d’Othello, insuffle le doute dans l’esprit du général quant à la fidélité de son épouse… (ouverture du film)
Orson Welles (1915-1985) réalise en 1941, avec son premier film Citizen Kane, une œuvre fondamentale encore aujourd’hui souvent considérée comme le « meilleur film de l’histoire du cinéma ». Il y pose les tous premiers jalons du cinéma moderne (récit éclaté, confrontation des points de vue, manipulation ostensible de la mise en scène), et eut une influence considérable sur l’esthétique hollywoodienne d’alors, comme sur les générations ultérieures de cinéastes (en premier lieu desquels Stanley Kubrick). La virtuosité technique de Citizen Kane, sa fibre expressionniste et baroque, la question de la vérité et de l’illusion, ou encore l’héritage sensible du théâtre ou de la radio (où Welles fit ses premières armes), se perpétueront et s’accentueront au cours d’une carrière difficile, déchirée entre Hollywood (où il ne retrouva jamais sa liberté première) et l’Europe (où les financements manquent).
Vijay, un poète miséreux, ne parvient pas à vivre de ses vers. L’imprimeur lui conseille d’écrire des poèmes d’amour, et d’abandonner ses réflexions pessimistes sur la nature humaine…
Guru Dutt (1925–1964) est l’un des grands cinéastes de l’âge d’or indien des années 50. Son style lyrique et tragique le distingue de ses collègues, aux côtés d’autres particularités : une grande virtuosité dans la mise en scène des chorégraphies, un goût pour les gros plans en longue focale (que le cinéma indien retiendra sous le nom de « plan Guru Dutt »), un talent des transitions entre scènes parlées et chantées, et un perfectionnisme le poussant à longuement rechercher le bon angle de vue, ou à régulièrement refilmer ou réinventer les scènes sur le tournage. Il est également l’acteur réccurent de ses propres films, et s’entoure de collaborateurs réguliers (le chef-opérateur V.K. Murthy, le compositeur S. D. Burman, l’acteur Johnny Walker…). Persuadé, après l’échec commercial de Fleurs de Papier (1959), que son nom porte malheur à ses films, il s’efface pour son dernier projet derrière son ami et co-scénariste Abrar Alvi, à qui il délègue la réalisation, ne mettant en scène que les passages dansés. Au terme de plusieurs années difficiles, il se suicide en 1964.
Un régiment de l’armée impériale japonaise est en déroute au milieu de la jungle birmane, aux derniers jours de la Seconde Guerre mondiale. Parmi les soldats se trouve Mizushima, qui a appris à jouer de la harpe…
Kon Ichikawa (1915-2008) accompagna la délicate transition entre la période classique et moderne du cinéma japonais. Sa filmographie teintée de pacifisme, souvent penchée sur l’Histoire récente du Japon, est caractérisée par un très fort éclectisme, en partie expliqué par les conditions de production (changements de studio, nombreuses œuvres de commande à partir du milieu des années 60…).
Japon / 1h56 / Imdb / DVD Titre original : Biruma no tategoto