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L’avènement de la télévision accélère les innovations techniques en salle (utilisation plus systématique de la couleur, apparition du cinémascope…). Les cinémas japonais et indiens connaissent chacun l’apogée de leur période classique. Parallèlement, de jeunes cinéastes poursuivent la veine néoréaliste (Chahine, Satyajit Ray…), ou annoncent déjà le cinéma moderne (Bresson, Tati, Kalatozov…). La fin de la décennie voit apparaître les premières nouvelles vagues.
Dans les années 30, les cangaceiros terrorisent le Nord-Est brésilien. L’un d’entre eux, Teodoro, tombe amoureux d’une institutrice qu’ils ont kidnappée. Alors que le soir tombe, et que le groupe fête ses méfaits, la compagne de Teodoro chante sa jalousie…
Lima Barreto (1906-1982) fut d’abord acteur et journaliste, avant de commencer à tourner des documentaires dans les années 40. Passant à la fiction, il réalise avec O Cangaciero le premier film brésilien acclamé à l’international, et de loin son plus connu : une célébration du folklore brésilien où se mêlent les influences de son passé de documentariste, du cinéma mexicain des années 40, et du western hollywoodien. Ce film relance par ailleurs, au Brésil, le film de cangaço (genre proche du western, centré sur les bandits du Norsdeste), qui connaîtra de beaux jours la décennie suivante.
Brésil / 1h45 / Imdb / DVD Titre français (peu usité) : Sans peur, sans pitié
Amna, quittant son village natal avec sa mère et sa sœur, découvre les cruautés de l’âge adulte et de la ville. Bientôt confrontée à un évènement terrible, elle va y fomenter sa vengeance… (ouverture du film)
Henry Barakat (1914-1997) est un cinéaste souvent associé à la veine plus sociale et réaliste de l’âge d’or du cinéma égyptien – tendance dont il fut effectivement l’un des représentants, et à laquelle on peut rattacher ses œuvres les plus célèbres (L’Appel du courlis, Le Péché). Mais sa filmographie, très populaire, est d’abord caractérisée par un grand éclectisme (mélodrames, films historiques, comédies romantiques et musicales…), ainsi que par une humilité de cinéaste artisan (Barakat réalisa plus de 80 longs-métrages, les projets ambitieux alternant avec des productions sans prétention). Sa filmographie est traversée par la question de la condition féminine (accompagnant la libération des mœurs du pays), ainsi que par une attention à la diversité (sociale, ethnique ou géographique) du peuple égyptien.
Égypte / 1h49 / Imdb / DVD Autre titre français : La Prière du rossignol Titre original : Douaa al-kawrawan
En 1866, la Vénétie est sous le joug de l’occupant autrichien. La comtesse Livia Serpieri est de ceux qui s’opposent avec vigueur à cette mainmise étrangère. Jusqu’au jour où elle s’éprend violemment d’un jeune lieutenant du camp ennemi…
Luchino Visconti (1906-1976) fut d’abord un pionnier du néoréalisme italien, auquel il donna deux de ses plus grands films (Ossessione et La Terre tremble). Si le reste de sa carrière ne suivra pas cette voie, on trouve déjà dans ces premiers films la veine opératique, romanesque et sensuelle qui coulera tout au long de sa filmographie. Sa carrière peut se lire comme un lent démasquage de la décadence de l’aristocratie, des premiers films où son déclin sourde sous la sophistication (Senso, Le Guépard), jusqu’aux œuvres plus tardives où elle pourrit à ciel ouvert (Les Damnés, Mort à Venise).
Tenancière d’un saloon, Vienna embauche Johnny Logan comme musicien, un homme qu’elle a connu autrefois. Ils vont être en proie à la haine d’Emma, jalouse de Vienna et de sa relation avec le héros local, le « dancing kid »…
Nicholas Ray (1911-1979) fut, avec certains autre cinéastes comme Elia Kazan (avec qui d’ailleurs il travaillera), une figure phare de la dernière période du classicisme hollywoodien. Sa filmographie, traversée d’élans romantiques et tragiques, investit le cinéma de genre (film noir, western, péplum) pour en accompagner les mutations (retournement des codes, figures d’anti-héros) et y insuffler une dimension pulsionnelle (style épidermique, poids des regards). Sa carrière atteint un pic avec le succès de La Fureur de vivre (1955). Mais de par ses problèmes d’alcool, et suite à un malaise cardiaque sur l’un de ses tournages, il est progressivement écarté des plateaux hollywoodiens au début des années 60.
USA / 1h50 / Imdb / DVD Titre original : Johnny Guitar
Dans l’Inde rurale, une jeune femme modeste est contrainte d’élever seule ses deux fils. L’un d’eux, scandalisé par ce que doit subir sa mère, va se révolter contre l’usurier local…
Mehboob Khan (1907-1964) est resté dans la mémoire du cinéma indien comme le cinéaste de la démesure, des fastueux décors, et des grandes fresques. Influencé à la fois par les productions hollywoodiennes de Cecil B. DeMille (pour les grands extérieurs, la monumentalité, l’utilisation de la couleur) et par le cinéma muet soviétique (pour les thèmes, les cadrages, certains motifs), il développe un cinéma centré sur les rapports entre pauvres et puissants. Mother India, énorme succès et apogée de sa carrière, sera l’un des films les plus vus en Inde (il reste diffusé en salles sans discontinuer jusqu’au milieu des années 90).
En 1865, au moment où s’achève la Guerre de Sécession, le pasteur Gray s’installe dans la bourgade sudiste rurale de Walesburg ; la vie y est simple et rude, mais les enfants s’épanouissent entre école, chasse, pêche et moissons. Le jeune docteur Harris, aux convictions opposées à celles du pasteur, vient à son tour y habiter…
Jacques Tourneur (1904-1977), fils du cinéaste Maurice Tourneur et réalisateur d’origine française, fit la majorité de sa carrière aux États-Unis. Il fut un cinéaste-clé du cinéma Hollywoodien, redéfinissant les codes du fantastique par une horreur suggestive, tapie dans le hors-champ : ces films d’épouvante, produits par Val Lewton (La Féline, Vaudou, L’Homme léopard) ne doivent cependant pas faire écran à une filmographie variée, qui sut conjuguer la même force poétique à bien d’autres genres – le western (Wichita), le film noir (La Griffe du passé), le film d’aventure (La Flibustière des Antilles), l’americana (Stars in My Crown)…