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Films appartenant à des mouvances qui traversent encore abondamment le cinéma actuel, des premiers avatars du cinéma néo-classique jusqu’aux mutations esthétiques les plus récentes. Concerne tout le cinéma ultérieur aux dernières grandes mouvances identifiées (après le Nouvel Hollywood aux USA, après la modernité et les cinéma de quartier ailleurs dans le monde). (80′-)
À noter que cette catégorie peut parfois recouper la catégorie cinéma moderne (pour les fins de carrière 90′-2010′ des cinéastes concernés) et la catégorie genre, exploitation et cinéma bis (pour le cinéma B à l’ère des vidéo-clubs).
Mitchell Stephens, avocat, débarque dans une bourgade secouée par un terrible accident de bus, qui a emporté la majorité des enfants du village…
Atom Egoyan (1960-) fut d’abord de ces réalisateurs (Soderbergh, Haneke…) qui dans les années 80 et 90 exploraient les façons dont l’image vidéo des caméscopes pouvait interagir avec la fiction. Il partageait aussi avec David Lynch, dont son cinéma a souvent été rapproché, de décliner son œuvre en diverses pratiques artistiques (photographie, installations de musée). C’est cependant lorsque son cinéma se fera plus accessible, concédant davantage à la fiction traditionnelle (The Adjuster, Exotica, De beaux lendemains) qu’il connaîtra une célébration internationale. Il propose alors une série de films vénéneux et oniriques, tendus de thématiques psychanalytiques (l’inceste, notamment), où les solitudes s’entrechoquent au milieu de récits labyrinthiques dont il faut progressivement renouer les fils. Sa filmographie s’égarera à partir des années 2000, perdant peu à peu la reconnaissance critique qui faisait de lui l’un des cinéastes les plus estimés des années 90.
Canada / 1h52 / Imdb / DVD Titre original : The Sweet Hereafter
À Kobe, au Japon, quatre femmes partagent une amitié sans faille. Du moins le croient-elles…
Ryūsuke Hamaguchi (1978-) fut l’une des grandes révélations des années 2010. Son goût pour la psychologie se traduit par des situations crues et frontales qui forcent peu à peu les personnages à se mettre à nu, au fil de longues conversations. Si son cinéma du dialogue trahit une série d’influences issues de la fiction (Cassavettes, Rohmer, Hawks, Bergman, Grémillon…), c’est surtout son expérience documentaire qui est venue nourrir Senses, le film-fresque qui le rendit célèbre, où la force des témoignages se conjugue au jeu sans fioritures des comédiennes amatrices, et à l’intense concentration d’une mise en scène épurée.
Japon / 5h17 / Imdb / DVD Sorti en france en plusieurs épisodes sous le titre Senses
Le film sous sa forme entière se nomme Happy Hour
Au XVIIIe siècle, Mongryong, un jeune aristocrate, rencontre la jeune Chunhyang, fille de courtisane, dont il tombe instantanément amoureux. Mais il doit la quitter pour suivre son père à la capitale. Le nouveau gouverneur de la région, ayant entendu parler de la beauté de Chunyang, exige qu’elle se donne à lui…
Im Kwon-taek (1936-), cinéaste aux cent films, fut d’abord sous la dictature sud-coréenne un réalisateur de séries B produites à la chaîne, à un rythme infernal – une période de sa filmographie qu’il reniera complètement par la suite. Avec L’Arbre généalogique, en 1979, il s’ouvre à la réalisation de films plus personnels, et devient bientôt l’un des cinéastes coréens les plus réputés. Avec un style calme et serein, parfois traversé de sexualité, ses films les plus célèbres se penchent sur le passé Coréen (culture, histoire nationale), et sur la manière dont ce patrimoine mental persiste dans l’époque présente – que ce soit le bouddhisme (Mandala), les traumatismes de la guerre (Gilsoddeum), la peinture Joseon (Ivre de femmes et de peinture) ou encore le Pansori (La Chanteuse de Pansori).
Corée du Sud / 1h56 / Imdb / DVD Titre original : Chunhyangjeon
C’est le jour de l’an en Iran : tous les foyers se procurent un poisson, car d’après la coutume, la possession de cet animal assure bonheur et prospérité pendant une année…
Jafar Panahi (1960-) commence sa carrière à la télévision, et sera d’abord l’assistant d’Abbas Kiarostami, qui aura une influence considérable sur ses premiers films (il écrira d’ailleurs le scénario de deux d’entre eux). Contrairement à lui, cependant, Panahi s’attaque très frontalement à la société iranienne (notamment à la condition des femmes), et aura de ce fait des soucis beaucoup plus concrets avec la censure. Malgré leur grand succès en festival, et leurs nombreux prix remportés, la plupart de ses films se voient ainsi interdits en Iran, jusqu’à ce que Panahi se voie condamné, en 2010, à ne plus pouvoir tourner pour vingt ans : la suite de sa carrière se fait donc dans la clandestinité, son cinéma se réinventant formellement pour tourner en cachette, et intégrer cette censure à la narration même des films.
Iran / 1h25 / Imdb / DVD Titre original : Badkonake sefid
En 1986, deux inspecteurs de police aux méthodes radicalement opposées, l’un de la campagne et l’autre de la ville, doivent mettre leurs forces en commun pour piéger un violeur et tueur en série, qui terrorise la province de Gyunggi…
Bong Joon-ho (1969-) est l’un des grands noms du renouveau coréen des années 2000. Son second film, Memories of Murder, est vu par des millions de spectateurs en Corée du Sud, et rencontre un succès critique international ; certains des traits stylistiques et narratifs de ce film (comme les brusques changements ou mélanges de tons) serviront de matrice à l’âge d’or du polar sud-coréen. De ce coup d’éclat, il déroule une filmographie atypique, qui utilise souvent le cinéma de genre (polar, film de monstre, science-fiction, comédie…) pour interroger les rouages sociaux et les rapports de classe, souvent traduits chez lui en termes spatiaux. Après un détour par l’Amérique, il rentre en Corée du Sud réaliser Parasite (2019), nouveau grand succès critique qui lui vaudra une palme d’or.
Corée du Sud / 2h11 / Imdb / DVD Titre original : Salinui chueok
Le Chili a 4300 km de frontière avec l’océan. Des indigènes massacrés de Patagonie aux navigateurs anglais, des victimes de la dictature jetés à la mer aux éléments venus du Cosmos, le film explore l’histoire tragique que le pays entretient avec l’eau…
Patricio Guzmán (1941-), documentariste ayant dû fuir son pays en 1973, s’est très tôt penché sur la figure de Salvador Allende (à laquelle il consacre notamment trois documentaires en collaboration avec Chris Marker, très remarqués à l’époque), ainsi qu’à la dictature de Pinochet. Plus récemment, il connaît une grande célébration critique avec Nostalgie de la lumière (2012), premier volet d’une trilogie visant à explorer la géographie et le passé du Chili, sur un rythme rêveur et une forme aux accents cosmiques, en réveillant les fantômes et traumatismes du passé national.
Chili / 1h22 / Imdb / DVD Titre original : El botón de nácar