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Films appartenant à des mouvances qui traversent encore abondamment le cinéma actuel, des premiers avatars du cinéma néo-classique jusqu’aux mutations esthétiques les plus récentes. Concerne tout le cinéma ultérieur aux dernières grandes mouvances identifiées (après le Nouvel Hollywood aux USA, après la modernité et les cinéma de quartier ailleurs dans le monde). (80′-)
À noter que cette catégorie peut parfois recouper la catégorie cinéma moderne (pour les fins de carrière 90′-2010′ des cinéastes concernés) et la catégorie genre, exploitation et cinéma bis (pour le cinéma B à l’ère des vidéo-clubs).
Des animaux sont interrogés sur leur conditions de captivité… (ouverture du film)
Nick Park (1958-) est le cinéaste phare des studios Aardman. Il y rentre en 1985 : son court-métrage Creature Comforts connaît un immense succès, bientôt suivi par la série des courts et long-métrages Wallace et Gromit, qui propulsent le studio comme l’une des références mondiales en matière d’animation. L’univers comique de Nick Park joue du pastiche, ainsi que des codes et bonnes manières de l’anglais moyen, qui perdurent même confrontés à l’absurde ou au déraisonnable. Mais son cinéma, en avançant, a perdu un peu de son mordant et de sa noirceur, peinant à se réinventer au-delà du duo Wallace et Gromit.
Aardman est un studio d’animation britannique spécialisé dans le stop-motion, créé en 1972 par David Sproxton et Peter Lord. Ils travaillent d’abord pour la BBC, Channel 4, et quelques clips. L’oscar reçu pour Creature Comforts lance une période faste, qui mènera à un partenariat avec Dreamworks, de 1999 à 2007 (période durant laquelle ils réaliseront Chicken Run, leur plus grand succès en long-métrage à ce jour). Le studio, fragilisé par plusieurs semi-échecs, finira par intégrer l’animation 3D à son travail, que ce soit partiellement (Les Pirates), ou totalement (Flushed Away).
Royaume-Uni / 0h05 / Imdb / DVD Titre français : L’Avis des animaux
Ellie Arroway, orpheline depuis ses 9 ans, a toujours scruté le ciel. Devenue brillante astronome, et secondée d’une petite équipe de chercheurs, elle écoute l’univers pour guetter un signe d’intelligence extraterrestre…
Robert Zemeckis (1952-) fut, avec Joe Dante, l’un des protégés de Steven Spielberg, producteur exécutif de ses premiers films. Sous son influence, mais aussi sous celle de grands modèles de l’âge d’or (David Lean, Alfred Hitchcock, Michael Curtiz…), il devient l’un des rois du divertissement hollywoodien des années 80-90, dont il réalisa plusieurs films emblématiques (À la poursuite du diamant vert, Retour vers le futur, Qui veut la peau de Roger Rabbit, La Mort vous va si bien, Forrest Gump…). Au-delà de l’éclectisme des genres abordés, son cinéma se démarque par une soif d’expérimentations techniques (plans « impossibles », cohabitation du filmé et du dessiné, effets spéciaux « invisibles »), qui le menèrent dans les années 2000-2010 à une exploration poussée des possibilités du cinéma numérique (3D, performance-capture, tournage sans décors). Paradoxalement, ces recherches s’inscrivent dans un cinéma classique à toute épreuve, purement hérité du Hollywood ancien : forme patiente et équilibrée, narration vaste (une attention particulière au passage du temps), forte dimension romanesque, humilité de cinéaste artisan.
Une femme mariée refuse les avances d’un puissant précepteur, et après l’avoir giflé pour se défendre, se réfugie entre les murs d’un domaine où les femmes travaillent les épices… (ouverture du film)
Ketan Mehta (1952-), au sortir de ses études, fut d’abord producteur pour la télévision, où il fut surpris de jouir d’une totale liberté : il se mit à arpenter le Gujarat et sa ruralité, rencontra les habitants, collecta les récits, et expérimenta à foison. Il en tire un premier film sur la caste des intouchables, Bhavni Bhavai (1980), immédiatement acclamé. Son cinéma allégorique et stylisé sera ensuite régulièrement célébré dans les festivals internationaux, et sera l’un des rares de l’époque à connaître, à l’occasion de Mirch Masala, une exploitation en salle hors des frontières de l’Inde.
À Yanji, ville chinoise coincée entre la Corée du Nord et la Russie, Gu-Nam, chauffeur de taxi, est sans nouvelles de sa femme partie chercher du travail en Corée du Sud il y a six mois. Un parrain local lui propose de lui faire traverser la Mer Jaune, et d’effacer ses dettes – à la condition qu’il accepte d’assassiner pour lui un inconnu…
Na Hong-jin (1974-) est l’un des représentants du nouveau polar sud-coréen, dont il malmène et reformule les codes et conventions. Centré sur la question du mal, que ce soit au travers d’un prisme individuel (The Chaser), sociétal (The Murderer) ou fantastique (The Strangers), son cinéma réattribue à la violence sa dimension sauvage et brouillonne, son extrême souffrance (mutilations, impuissance dépressive), ou encore ses pulsions de survie – le tout vivifié par un sens du burlesque noir.
Corée du Sud / 2h37 / Imdb / DVD Titre original : Hwanghae Titre international : The Yellow Sea
Un jeune reporter photographe japonais, Akutagawa, arrive plein d’enthousiasme dans la jeune République démocratique du Vietnam. Mais sans cesse accompagné par deux responsables des affaires culturelles, il se met à douter de la spontanéité des scènes dont il est témoin. Décidant de s’en éloigner, et de découvrir la ville seul, il fait la rencontre de Cam Nuong, une adolescente de 14 ans…
Ann Hui (1947-) fut l’une des figures les plus reconnues de la « nouvelle vague hongkongaise », au tournant des années 80. Comme beaucoup de ses collègues, elle fait ses armes à la télévision, par une série de reportages qui conditionneront ses méthodes de travail sur ses futures fictions (approche réaliste, recherches poussées en amont des films), ainsi qu’une partie de ses sujets de prédilection (le questionnement politique ou social, l’exil et l’identité). En découle, entre autres films, sa « trilogie vietnamienne » que Boat People vient conclure. La suite de sa carrière, moins âpre et plus apaisée, continuera cependant à se pencher sur les drames mêlant intime et social, en se concentrant sur les personnages féminins et/ou âgés.
Hong Kong / 1h49 / Imdb / DVD Titre français (inusité) : Passeport pour l’enfer Titre original : Tau ban no hoi
Le quotidien des Haruno, qui habitent une petite ville de montagne près de Tokyo.
Katsuhito Ishii (1966-), dont les deux premiers films connurent un grand succès au box-office, est resté totalement invisible en occident jusqu’à The Taste of Tea – dont la forme apaisée de chronique familiale (qui n’est pas une constante de son cinéma) cadrait sans doute mieux avec la vision que les festivals avaient alors du cinéma japonais. Marqué par la publicité (où il fit ses armes), ainsi que par des cinéastes comme Lynch, Kitano ou Tarantino, mais aussi par le manga et l’animation (qui investissent plusieurs de ses films), Ishii compose un cinéma patchwork et imprévisible, électrisé par un humour loufoque et burlesque, graphiquement stylisé et parfois survolté.
Japon / 2h23 / Imdb / DVD Titre original : Cha no Aji