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Avec Paola Werther. Archives Gaumont, peint à la main. (film entier)
La Société Gaumont, fondée en 1895, fut l’autre grand géant du cinéma premier aux côtés de Pathé – concurrent dont elle se démarque par une évolution plus lente, une production plus concentrée, mais aussi par un souci plus appuyé de qualité esthétique et de bienséance. Créant aux Buttes Chaumont le plus grand studio du monde (1905), et ouvrant une immense salle de cinéma à Paris (1910), Gaumont restera célèbre pour ses expérimentations techniques (sonores, chromatiques, animation), mais aussi pour la qualité de ses cinéastes : Alice Guy, Jean Durand, Léonce Perret, Victorin Jasset, et surtout Louis Feuillade. La guerre porte un coup d’arrêt à son expansion, et la production de films cessera temporairement en 1925, avec la mort de Feuillade ; mais la société perdurera à travers le siècle.
Un homme est irrité par la présence d’un photographe… (film entier)
James Williamson (1855-1933) est, avec George Albert Smith, le représentant le plus célèbre de l’École de Brighton – ce moment du cinéma britannique caractérisé par un grand nombre d’innovations (gros plans, champ-contrechamp, plans subjectifs…). Pharmacien de profession, Williamson était le président du Hove Camera Club (un club de photographie local), dont certains membres se passionnèrent pour le cinéma, auquel il se consacrèrent bientôt à plein temps. Du groupe, il est celui qui annoncera le mieux les futurs principes du montage, notamment via ses films de poursuite (continuité d’un espace morcelé entre différents plans), même si, comme en atteste The Big Swallow, ses expérimentations sont plus diverses (il ira entre autres jusqu’à concevoir, en 1908, une séance interactive où les spectateurs choisissent les intertitres avant la projection).
Royaume-Uni / 0h01 / Imdb / DVD Titre alternatif : A Photographic Contortion
Hermann ne joue jamais aux cartes, mais aime passer ses soirées en compagnie de joueurs. Au cours d’une de ces soirées, Tomski raconte que la comtesse Anna Fédotovna détiendrait le secret, issu d’un noble français, de deviner les trois cartes qui vont sortir…
Yakov Protazanov (1881-1945) réalise ses premiers grands films à l’atelier-studio d’Iossif Ermoliev, où il dirige Ivan Mosjoukine, le grand acteur russe de la période pré-révolutionnaire. Tous trois fuient la révolution d’Octobre pour émigrer en France, mais Protazanov rentre finalement en URSS en 1923 – où il tournera encore de nombreux films, dont le style fluide et linéaire, encore attaché aux personnages, tranche fortement avec les expérimentations de montage de ses contemporains (Eisenstein, Vertov, Dovjenko…).
Russie / 1h03 / Imdb / DVD Titre original : Pikovaya dama
La cavalerie attaque un campement indien, tuant femmes et enfants. En représailles, ceux-ci se dirigent vers une caravane de civils faisant route vers l’ouest…
David Wark Griffith (1875-1948) peut être considéré comme le fondateur du cinéma tel que nous le connaissons aujourd’hui. S’il n’invente en soi aucune figure de style (gros plan, montage alterné…), il leur invente une manière de fonctionner ensemble : entre 1908 et 1913, avec une troupe de comédiens et de techniciens réguliers, il tournera près de 400 courts-métrages, via lesquels il façonne la quasi-totalité des règles de la « grammaire » du cinéma classique, s’arrachant peu à peu aux principes du cinéma en tableaux. Cette période de recherche s’achève par deux longs-métrages fondateurs, Naissance d’une nation (1915) et Intolérance (1916), qu’il complètera de quelques autres chef-d’œuvres.
La Briograph (« American Mutoscope and Biograph Company ») est l’une des grandes sociétés de production des débuts du cinéma, et restera extrêmement prolifique jusqu’au milieu des années 10. Fondée en 1895 par William Dickson (le pionnier du cinéma américain, qui travailla d’abord pour Edison), on la retient surtout pour Griffith, son réalisateur principal. Mais elle fut aussi le berceau de nombreuses actrices majeures de la période (Mary Pickford, Lillian Gish, Blanche Sweet…).
Quatre goémoniers sont partis seuls sur Bannec, un îlot au large d’Ouessant, pour effectuer la recolte annuelle. L’un d’eux se blesse à la main après une bagarre avec son ami ; fâché, il s’isole. Très vite, la plaie s’infecte…
Jean Epstein (1897-1953) est l’une des grandes figures du cinéma impressionniste français (la « première avant-garde » des années 20). Comme ses collègues, il est féru d’expérimentations formelles, notamment liées aux effets visuels et au montage, visant à peindre le mouvement et la mécanique du monde. Appliquant d’abord ses principes à la fiction (beaucoup d’adaptations littéraires), il penchera ensuite vers le documentaire et la Bretagne, qui offrent une résistance à ses expérimentations. Il aura, enfin, une carrière plus commerciale à l’arrivée du parlant. Sa filmographie s’accompagne d’une œuvre théorique importante, composée de nombreux essais.
Ruiné par une dette qu’il ne parvient pas à régler, un grand comte vend sa propriété, et s’engage dans un cirque. Il se voit rapidement impliqué dans un triangle amoureux…
Eduard Schnedler-Sørensen (1886-1947) fut l’un des cinéastes les plus actifs de la Nordisk, pour qui il réalisa plus de 60 films entre 1911 et 1914. Spécialisé dans les drames réhaussés de spectaculaire, il est réputé avoir « découvert » l’acteur Valdemar Psilander, et conçoit, avec le personnage du docteur Gar el Hama, un précurseur de Fantômas et Mabuse. Il fut également PDG des studios Fotorama (1924-1930) et directeur du Theatre Vesterbro.
La Nordisk Film, créée en 1906, fut l’un des plus influents studios du cinéma muet européen. Sa production divertissante et variée, qui colorait la haute société d’extravagance et d’un soupçon d’érotisme, connut un fulgurant âge d’or entre 1910 et 1916. Mais la guerre, ainsi que l’essor des cinémas suédois et allemands, stopperont son ascension. Il reste aujourd’hui, aux côtés de Gaumont et Pathé, l’un des plus vieux studios au monde encore en activité.
Danemark / 0h45 / Imdb /DVD Titre original : Dødsspring til Hest fra Cirkuskuplen