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Walter R. Booth (1869-1938), avant d’être cinéaste, fut magicien de métier – et on peut aisément le deviner devant ses films à trucages, alliant la fluidité de la prestidigitation à un goût prononcé pour l’absurde et le fantastique. Influencé par Méliès, il travailla d’abord pour les productions R.W. Paul, dont il réalisera parmi les films les plus emblématiques, puis pour Charles Urban à partir de 1906. Il réalisera aussi, avec The Hand of the Artist (1906), ce qui est considéré comme le premier film britannique animé.
R.W. Paul (1869-1943) fut un pionnier du cinéma britannique, et l’une des figures phares de l’École de Brighton. Fabricant d’appareils cinématographiques calqués sur le Kinetoscope d’Edison (c’est pour les fournir en films qu’il se mit à la réalisation), puis de projecteurs inspirés de ceux de Lumière, il bâtira également le premier studio du pays. Producteur explorant toutes les dimensions naissantes du medium (documentaire, comique, spectaculaire…), innovant sans cesse avec de nouvelles machines, il se lassera du cinéma pour finalement retourner, en 1910, à ses travaux d’électicien.
Un sorcier aperçoit un scarabée d’or grimpant le long des murs du palais, et le jette dans un creuset… (film entier)
Segundo de Chomón (1871-1929), qui travaillera en France sous le nom de « Chaumont », débuta sa carrière en Espagne comme coloriste. C’est en cette qualité qu’il est engagé chez Pathé, qui veut continuer à concurencer Méliès, que Chomón est invité à plagier pour ses premiers films. Il deviendra en fait un expérimentateur à part entière, explorant avec enthousiasme tout le potentiel de la colorisation et des effets spéciaux, qui prennent chez lui souvent le pas sur les films eux-mêmes (au point que ceux-ci en deviennent parfois brouillons). Il sera également l’un des pionniers du cinéma d’animation, et se verra, dans les années 10 et 20, employé comme truquiste (notamment sur Cabiria et Napoléon).
Pathé, avec Gaumont, fut l’une des plus imposantes sociétés des débuts du cinéma (en 1904, elle contrôle 30 à 50 % des films projetés dans le monde occidental). Ayant le quasi-monopole auprès du public de foires, elle produit énormément (parfois au détriment de la qualité), et participe très tôt, de par la diversité de son catalogue, à accentuer la découpe des films en « genres » ; elle pratique également une politique d’expansion par ses filiales à l’étranger ; et elle édite enfin les productions du « Film d’art », qui ouvrent le cinéma à un public plus bourgeois. Certains grands noms des deux premières décennies du cinéma travailleront chez Pathé : Albert Capellani, Ferdinand Zecca, Segundo de Chomón, ou encore Max Linder. La firme sera également célèbre plus tard pour ses actualités cinématographiques (le Pathé Journal, lancé dès 1908, deviendra très populaire dans l’entre-deux-guerre).
Herz Frank, ou Hercs Franks (1926-2013), est le grand cinéaste documentaire des pays baltes, et la figure la plus représentative de l’école documentaire lettone, remarquable pour sa finesse formelle et son caractère poétique (qui furent, en leur temps, une manière de contourner les normes pesantes du documentaire soviétique). Passionné de psychologie humaine et penché sur les profondeurs de la psyché, le cinéma d’Herz Frank confronte la vie (la naissance de Song of Songs, Ten Minutes Older) comme la mort (les meurtriers de The Last Judgement et de Beyond the Fear).
Lettonie (URSS) / 0h10 / Imdb Titre VO : Par desmit minutem vecaks
Un corps géant flotte dans le noir… (ouverture du film) [article]
Asami Ike (1987-) est l’un des nombreux visages de l’animation indépendante japonaise du nouveau siècle – une nuée de jeunes cinéastes évoluant entre expérimental, art de musée, clip, et pastilles web, et dont le travail (souvent limité à quelques courts-métrages) se diffuse presque exclusivement dans les circuits parallèles (festivals, universités, internet). Formée à la Gedai (le département universitaire qui fut le principal foyer de cette mouvance), Asami Ike ébauche un cinéma ouaté et rêveur, régressant vers les sensations de l’enfance, autour de quelques figures animales récurrentes (cétacés, lapins, chiens).
Un musicien de rue s’installe entre deux immeubles… (film entier)
Pathé, avec Gaumont, fut l’une des plus imposantes sociétés des débuts du cinéma (en 1904, elle contrôle 30 à 50 % des films projetés dans le monde occidental). Ayant le quasi-monopole auprès du public de foires, elle produit énormément (parfois au détriment de la qualité), et participe très tôt, de par la diversité de son catalogue, à accentuer la découpe des films en « genres » ; elle pratique également une politique d’expansion par ses filiales à l’étranger ; et elle édite enfin les productions du « Film d’art », qui ouvrent le cinéma à un public plus bourgeois. Certains grands noms des deux premières décennies du cinéma travailleront chez Pathé : Albert Capellani, Ferdinand Zecca, Segundo de Chomón, ou encore Max Linder. La firme sera également célèbre plus tard pour ses actualités cinématographiques (le Pathé Journal, lancé dès 1908, deviendra très populaire dans l’entre-deux-guerre).
Artavazd Pelechian (1938-), formé à la VGIK soviétique, héritera des acquis du muet russe : ses documentaires sans dialogue ni récit concret, utilisant abondamment les images d’archives, sont en effet d’abord des œuvres de montage, qui s’inventent d’ailleurs leurs propres principes et concepts (le « montage à distance »). Mais son cinéma n’est aucunement théorique : le ton est poétique, lyrique, voire cosmique. Médiatiquement discret et entouré d’une aura de mystère, Péléchian fut l’une des figures mythiques de la cinéphilie contemporaine.
Arménie / 0h06 / Imdb / DVD Titre original : Kyanq