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Le cinéma allemand fut d’abord un pôle industriel (aidé par le puissant consortium UFA, fondé en 1917) qui attirait de nombreux talents étrangers (danois et autrichiens notamment). De ce vivier découlera un premier âge d’or, celui des années 20, où les courants d’avant-garde et mouvements se multiplient (expressionnisme, kammerspiel, nouvelle objectivité, cinéma absolu…). Le second âge d’or allemand est celui de sa nouvelle vague (le Neuer Deutscher Film : Wenders, Herzog, Fassbinder…), qui dans les années 70 viendra réveiller la mauvaise conscience du pays.
Le film des Jeux Olymiques de Berlin de 1936, réalisé pour le régime nazi.
Leni Riefenstahl (1902-2003) est d’abord danseuse et actrice, notamment pour Arnold Fanck dont le style lyrique et grandiose l’influencera beaucoup. Elle devient ensuite réalisatrice pour le parti nazi, qui lui fournit d’énormes moyens, lui permettant d’expérimenter à foison. Répudiée après-guerre pour son soutien au régime, elle se tourne vers la photographie, s’intéressant notamment aux tribus Noubas du Soudan, puis aux images sous-marines.
Allemagne / 3h40 / Imdb /DVD Titre français : Les Dieux du stade
Peu après la mort de son père, Martha, une jeune bibliothécaire, rencontre Helmut Salomon, un homme plus âgé qu’elle. Le couple ne tarde pas à se marier…
Rainer Werner Fassbinder (1945-1982) est l’un des cinéastes du Neuer Deutscher Film. Venu du théâtre (les acteurs de sa troupe, l’Antiteater, l’accompagneront dans ses films), il se montre exceptionnellement productif au cinéma (40 films réalisés en 13 ans). Son amour du mélodrame Sirkien, notamment visible au travers de ses grands personnages féminins, s’y pervertit au contact d’une vision incisive et écœurée de la société allemande d’après-guerre (violence sociale, refoulé du passé nazi).
Un couple de jeunes mariés arrive à une cabane d’alpage. Ils y rencontrent un homme traumatisé par la mort de sa femme, survenue dix ans plus tôt… (ouverture du film) [article]
Arnold Fanck (1889-1974) fut le principal artisan du film de montagne, genre allemand de la fin du muet. Son style romantique et grandiose, à la fois païen (forces mythiques de la nature) et chrétien (obsession pour la pureté) rencontre un franc succès public. D’abord réticent à coopérer avec le nazisme, il finit par rejoindre le parti en 1940, et réalise pour lui deux films de propagande qui lui interdiront les plateaux une fois la guerre finie.
Georg Wilhelm Pabst (1885-1967) est l’une des grandes figures du cinéma muet allemand, à qui il offrit plusieurs films réalistes et sociaux teintés de psychologie, centrés autour d’héroïnes en difficulté. L’Enfer blanc du Piz Palü est avant tout un film d’Arnold Fanck : Pabst y fut engagé pour prendre en charge les scènes intimes d’intérieur, et épauler son collègue sur les aspects dramaturgiques du film.
Allemagne / 2h15 / Imdb / DVD Titre original : Die weiße Hölle vom Piz Palü
Une plongée dans l’univers des personnes à la fois sourdes et aveugles, et des moyens déployés pour les faire entrer en contact avec le monde…
Werner Herzog (1942-), cinéaste d’abord associé au Neuer Deutscher Film, a une carrière prolifique alternant entre documentaires et fictions (la frontière entre les deux étant chez lui parfois floue). Nourri par le romantisme allemand et un certain mysticisme, son cinéma témoigne d’un goût pour la folie, l’extraordinaire et les personnages hors-du-commun, ce qui se retrouve jusque dans l’expérience de ses tournages (parfois dangereux ou inhabituels en documentaire, et démesurés voire apocalyptiques en fiction).
Allemagne / 1h28 / Imdb / DVD Titre original : Land des Schweigens und der Dunkelheit