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Des silhouettes masquées gravissent un escalier, en faisant diverses rencontres à chaque palier… [article]
Patrick Bokanowski (1943-) est l’un des seuls cinéastes expérimentaux français dont la notoriété a dépassé les frontières de son milieu. Venu des arts plastiques et de la photographie, il compose des univers fortement marqués par l’œuvre de Kafka. Au gré de nombreux jeux d’optiques, de lumière et de déformations (de l’espace, de l’image, ou du temps), il refaçonne le réel en un continuum audio-visuel auquel la musique de Michèle Bokanowski, son épouse, prête d’étranges circonvolutions.
« Quel est votre vœu le plus cher ? ». En 1964, Jan Spáta était allé interroger la jeunesse d’un pays plein d’espoirs. Vingt cinq ans plus tard, bien après l’écrasement du Printemps de Prague, il reprend sa caméra, et va poser la même question à la nouvelle génération…
Jan Špáta (1932-2006) est le franc-tireur du documentaire tchèque. Sa formation de chef-opérateur influa une œuvre aux fortes qualités plastiques, mais Špáta se démarque surtout de ses collègues par un cinéma optimiste, vitaliste, à la recherche de l’homme bon. Sa filmographie, limitée à de beaux objets durant l’occupation soviétique, vaut surtout pour ce qu’il a réalisé avant 1968 et après 1989.
Tchécoslovaquie / 1h25 / Imdb / DVD Titre original : Největší přání II
Son travail fini, un homme rentre chez lui et, après avoir compté son argent, se met au lit… (film entier)
Gaston Velle (1872-1948) débute comme opérateur Lumière, où il s’occupe déjà des fictions. Prestidigitateur de formation, il se spécialisera dans les fééries et film à trucages, qu’il réalise en nombre chez Pathé (qui l’engage en 1903) et à la Cines (une firme italienne, dont il sera temporairement le directeur artistique), devenant l’un des plus sérieux concurrent à Méliès.
Pathé, avec Gaumont, fut l’une des plus imposantes sociétés des débuts du cinéma (en 1904, elle contrôle 30 à 50 % des films projetés dans le monde occidental). Ayant le quasi-monopole auprès du public de foires, elle produit énormément (parfois au détriment de la qualité), et participe très tôt, de par la diversité de son catalogue, à accentuer la découpe des films en « genres » ; elle pratique également une politique d’expansion par ses filiales à l’étranger ; et elle édite enfin les productions du « Film d’art », qui ouvrent le cinéma à un public plus bourgeois. Certains grands noms des deux premières décennies du cinéma travailleront chez Pathé : Albert Capellani, Ferdinand Zecca, Segundo de Chomón, ou encore Max Linder. La firme sera également célèbre plus tard pour ses actualités cinématographiques (le Pathé Journal, lancé dès 1908, deviendra très populaire dans l’entre-deux-guerre).
Rome, 1978. Chiara, jeune terroriste engagée dans la lutte armée, est impliquée dans l’enlèvement et la séquestration d’Aldo Moro…
Marco Bellocchio (1939-) fut le seul véritable représentant, avec Bertolucci, d’une possible « nouvelle vague » italienne – dans un pays où la rupture moderne s’était déjà jouée via le néoréalisme. Son cinéma profondément politique attaquera une à une les institutions nationales (famille, école, presse, religion, armée…) au cours des années 60-70. Mais son œuvre possède aussi une dimension onirique et rêveuse, liant volontiers le politique à l’inconscient ou aux élans intimes, qui fera les beaux jours de sa filmographie dans les années 2000.
Marie 1 et Marie 2 s’ennuient fermement. Fatiguées de trouver le monde vide de sens, elles en accompagnent le mouvement en faisant tout et n’importe quoi, semant désordre et scandales sur leur passage…
Věra Chytilová (1929-2014) fut l’une des figures de la nouvelle vague tchèque. Issue de la FAMU, alternant documentaires et fictions, elle se distingue rapidement par un cinéma libre, insolent et nihiliste, souvent intéressé par la condition des femmes, et friand d’expérimentations formelles. Elle fut, en ce sens, le contrepied le plus lisible de sa génération à l’académisme gris du « réalisme socialiste ». Si Les Petites marguerites connut un grand succès critique à l’étranger, il fut en Tchécoslovaquie frappé par la censure et compliqua grandement la suite de sa carrière.
Tchécoslovaquie / 1h14 / Imdb / DVD Titre original : Sedmikrásky
En Ukraine comme dans le pays entier, la guerre est en train de se terminer. Le film retrace, par segments disjoints et personnages isolés, ces années de lutte et de famine, et notamment la révolte de l’usine d’Arsenal, réprimée dans le sang…
Alexandre Dovjenko (1894-1956) est un cinéaste soviétique d’origine ukrainienne. Sa terre natale aura une grande importance dans ses films, où la célébration du communisme ne se départit jamais d’une exaltation de la nature et des éléments, et où les expérimentations de montage sont indissociables d’élans poétiques plus instinctifs. Sa trilogie ukrainienne (1928-1930) constitue le sommet d’une filmographie qui connaîtra bien plus de difficultés au moment du parlant. Son style cependant aura un large héritage, influençant grandement les cinémas de Larisa Shepitko, de Sergei Parajanov, ou d’Andreï Tarkovski.