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Joe Wilson est injustement accusé de l’enlèvement d’une jeune femme. La foule, excitée par plusieurs meneurs, prend d’assaut et incendie la prison où il est enfermé. Mais au procès, plus personne ne semble se souvenir y avoir participé…
Fritz Lang (1890-1970), figure majeure du septième art, eut deux vies de cinéaste. La première en tant que réalisateur allemand : il est alors l’un des maîtres du cinéma expressionniste (dont il réalisera, avec Metropolis, l’une des œuvres majeures). Fuyant le tapis rouge que lui déroule le pouvoir nazi, il devient cinéaste Hollywoodien en 1936. Moins marquée visuellement, mais tout aussi précise, cette deuxième période révèle plus lisiblement l’essence du cinéma de Lang : celle d’une œuvre penchée sur la question du mal, abordé comme une affaire logique, voire mathématique. L’obsession pour la vérité et ses apparences, pour la question du jugement, ou pour les formes de la manipulation, complètent les motifs d’une filmographie qui retournera finalement en terres allemandes en 1958, pour trois derniers longs-métrages.
Un scientifique observe au télescope une comète, qui semble se diriger droit vers la Terre. Alors que la nouvelle se répand et que la catastrophe se précise, un riche speculateur, replié chez lui, célèbre le désastre à venir avec ses invités…
August Blom (1869-1947) d’abord acteur de théâtre puis scénariste, fut le grand réalisateur de la Nordisk (dont il prend la tête en 1910), et le plus célèbre cinéaste du muet danois, dont il « découvrit » de nombreuses stars (notamment Asta Nielsen). Il réalisera près de 100 films, dont 78 entre 1910 et 1914 – souvent des mélodrames élégants, parfois marqués par le fantastique ou par l’ampleur des productions (le grand succès d’Atlantis, en 1913, en marque l’apogée), ainsi que par l’usage dramatique du montage alterné.
La Nordisk Film, créée en 1906, fut l’un des plus influents studios du cinéma muet européen. Sa production divertissante et variée, qui colorait la haute société d’extravagance et d’un soupçon d’érotisme, connut un fulgurant âge d’or entre 1910 et 1916. Mais la guerre, ainsi que l’essor des cinémas suédois et allemands, stopperont son ascension. Il reste aujourd’hui, aux côtés de Gaumont et Pathé, l’un des plus vieux studios au monde encore en activité.
Danemark / 1h17 / Imdb / DVD Titre original : Verdens undergang Ancien titre français : L’Épée flamboyante
Fanta et Karamoko, venus du même village, sont allés étudier à la moderne Abidjan. Ils s’aiment et veulent se marier. Mais à leur retour en vacances, il découvrent que leur parents et les traditions le leurs interdisent…
Fadika Kramo-Lanciné (1948), après un détour en France pour y étudier le cinéma, et de multiples films pédagogiques réalisés à son retour en Côté d’Ivoire, aura des difficultés à produire son premier long-métrage – le tournage de Djeli, réalisé sur ses fonds propres, lui prendra à lui seul deux ans. Célébré au FESPACO, il lui faudra pourtant douze années de plus pour financer son deuxième long (Wariko). Ces deux films, dont le style (narration évoquant le conte oral, rigueur plastique…) n’est pas sans rappeler celui d’Oumarou Ganda, dessinent les contours d’une œuvre penchée sur les mutations rapides d’un pays à l’urbanisation et à l’occidentalisation galopantes, et sur la comédie sociale qui en résulte.
Bill Blake, jeune comptable en route pour l’Ouest américain, devient malgré lui un hors-la-loi traqué. Blessé, il est recueilli par Nobody, un Amérindien qui l’identifie d’emblée à son homonyme défunt, le poète anglais William Blake, et décide de sauver son âme…
Jim Jarmusch (1953-) est, depuis les années 80, l’une des figures emblématiques du cinéma indépendant américain – dont il est, aux côtés de Tarantino, le principal représentant de la veine post-moderne (collages de références, de musiques, de formes ou de genres). Son cinéma fait d’errances (en cela héritier de celui de Wim Wenders – entre autres nombreuses influences : Ray, Fuller, Melville, Keaton…) s’accompagne d’un burlesque parcimonieux et pince-sans-rire, d’un rythme lent, et d’une forme précise et épurée.
Giulietta, la quarantaine passée, mène une vie de femme au foyer conformiste. Elle est toujours amoureuse de son mari, mais celui-ci la délaisse… (ouverture du film)
Federico Fellini (1920-1993) fut d’abord, comme beaucoup de jeunes cinéastes italiens de sa génération, un réalisateur de films néoréalistes (Les Vitelloni, La Strada), d’où émergent cependant très vite les traits qui feront la particularité de son cinéma : narration éclatée, foisonnement baroque, goût du grotesque, fantasmagorie teintée de nostalgie, satire sociale carnavalesque, mélange indifférencié du rêve et de la réalité. Accompagné de son compositeur attitré, Nino Rota, il sera l’un des cinéastes les plus reconnus de la période moderne, et accompagnera, dans les années 80, un mouvement général de rejet de la télévision – face à laquelle le cinéma italien succombera, en même temps que sa carrière.
Italie / 2h17 / Imdb / DVD Titre original : Giulietta degli spiriti
Un régiment de l’armée impériale japonaise est en déroute au milieu de la jungle birmane, aux derniers jours de la Seconde Guerre mondiale. Parmi les soldats se trouve Mizushima, qui a appris à jouer de la harpe…
Kon Ichikawa (1915-2008) accompagna la délicate transition entre la période classique et moderne du cinéma japonais. Sa filmographie teintée de pacifisme, souvent penchée sur l’Histoire récente du Japon, est caractérisée par un très fort éclectisme, en partie expliqué par les conditions de production (changements de studio, nombreuses œuvres de commande à partir du milieu des années 60…).
Japon / 1h56 / Imdb / DVD Titre original : Biruma no tategoto