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Un jeune officier hussard est nouvellement promu dans une petite garnison de province, où il s’ennuie à mourir. En pension chez un vieux couple, il fait bientôt la connaissance de leur fille Albertine…
Alexandre Astruc (1923-2016), esprit curieux s’étant nourri auprès des milieux intellectuels parisiens (littéraires, philosophiques), est surtout connu pour son apport théorique : avec son article sur la « caméra-stylo » (1948), qui célèbre la mise-en-scène comme une nouvelle forme de langage, il écrit un texte fondateur pour la cinéphilie française, ouvrant la voie à la future Nouvelle vague. Sa filmographie, dominée par son très remarqué premier moyen-métrage (Le Rideau Cramoisi), se déclinera ensuite en une dizaine de films littéraires et psychologiques – dont une série d’adaptations de romans qu’il poursuivra, passées les années 60, à la télévision.
France / 0h44 / Imdb / VOD Diffusé en salle dans le double-programme Les Crimes de l’amour
Au XVIIIe siècle, Mongryong, un jeune aristocrate, rencontre la jeune Chunhyang, fille de courtisane, dont il tombe instantanément amoureux. Mais il doit la quitter pour suivre son père à la capitale. Le nouveau gouverneur de la région, ayant entendu parler de la beauté de Chunyang, exige qu’elle se donne à lui…
Im Kwon-taek (1936-), cinéaste aux cent films, fut d’abord sous la dictature sud-coréenne un réalisateur de séries B produites à la chaîne, à un rythme infernal – une période de sa filmographie qu’il reniera complètement par la suite. Avec L’Arbre généalogique, en 1979, il s’ouvre à la réalisation de films plus personnels, et devient bientôt l’un des cinéastes coréens les plus réputés. Avec un style calme et serein, parfois traversé de sexualité, ses films les plus célèbres se penchent sur le passé Coréen (culture, histoire nationale), et sur la manière dont ce patrimoine mental persiste dans l’époque présente – que ce soit le bouddhisme (Mandala), les traumatismes de la guerre (Gilsoddeum), la peinture Joseon (Ivre de femmes et de peinture) ou encore le Pansori (La Chanteuse de Pansori).
Corée du Sud / 1h56 / Imdb / DVD Titre original : Chunhyangjeon
1915. L’équipage d’un sous-marin allemand, sous le commandement du capitaine-lieutenant Liers, part de nouveau en mer après une permission…
Gustav Ucicky (1899-1961), fils illégitime de Gustav Klimt, grandit à Vienne où il devient dès les années 20 un chef-opérateur reconnu – il conservera par la suite une image de cinéaste technicien aux films impeccables. Sa carrière, à son arrivée en Allemagne en 1929, chemine bientôt aux côtés du IIIè Reich, pour qui il réalise des films propagande voilés (Jeanne d’Arc) ou plus explicites (Heimkehr). Sa filmographie n’a cela dit pas toujours un rapport d’adhésion évident au nazisme : son grand succès nationaliste Morgenrot chante ainsi la défaite (certes au profit d’une élégie du sacrifice pour la patrie), et se montre sévère avec la jubilation guerrière ; Le Maître de Poste, considéré son meilleur film, semble lui totalement étranger au conflit mondial qui éclate alors, allant fantasmer la Russie passée… Archétype du cinéaste de studio, docilité politique comprise, il s’endormira après-guerre dans une production routinière et inoffensive, notamment composée d’Heimatfilme.
L’UFA, ou « Universum Film AG » (1917-1945), fut le studio européen le plus puissant de l’entre-deux guerres. Créé au beau milieu du conflit a des fins de propagande (ce qui explique ses gigantesques moyens), il devient un véritable colosse une fois la guerre terminée (c’est par exemple le premier studio au monde à procéder à l’intégration verticale de ses différentes activités), attirant à soi les talents danois ou autrichiens, et produisant tous les cinéastes majeurs de l’âge d’or du cinéma allemand (Lubitsch, Lang, Murnau, Pabst…). Mise en difficulté à la fin du muet par Hollywood, qui lui vole ses réalisateurs, l’UFA connaît un regain de prospérité économique sous les lois protectionnistes du régime nazi, qui normalise la production jusqu’à finalement nationaliser le studio en 1937.
Allemagne (réalisateur autrichien) / 1h20 / Imdb / DVD Titre original : Morgenrot
Trahie par l’homme qu’elle aimait, Nami Matsushima est envoyée dans une prison pour femmes particulièrement violente. Y endurant d’innombrables souffrances, elle prépare son évasion en silence et peaufine sa vengeance…
Shun’ya Itō (1937-), engagé par la Toei en 1968, va accompagner le passage du studio à la production de films d’exploitation érotiques (les pinky violence) en se voyant confier l’adaptation d’un manga pour adultes : ce sera La Femme scorpion, premier film d’une longue série à succès où la puissance plastique du cinéaste, tout comme son féminisme ambigu (le spectacle des corps y côtoie une intense fascination pour les femmes fortes), trouvent un formidable terrain de jeu. Ses expérimentations formelles pousseront cependant le studio à lui retirer la série après le troisième volet, mettant sa carrière en pause pour près de dix ans. La suite de sa filmographie, moins connue en occident, est notamment marquée par le succès critique de Sombre crépuscule (1985), film sur la maladie d’Alzheimer.
Japon / 1h27 / Imdb / DVD Titre original : Joshū 701-gō : Sasori
Dans un quartier populaire de Paris, Albert, un chanteur des rues sans le sou, habite une chambre sous les toits. Il rencontre la belle roumaine Pola dont il tombe amoureux, mais il n’est pas le seul dans ce cas… (ouverture du film)
René Clair (1898-1981), qui fut aussi romancier et metteur en scène de théâtre, est surtout retenu par la cinéphilie contemporaine pour son premier coup d’éclat, Entr’acte (1924), un court-métrage dadaïste. Mais il fut longtemps plus connu comme réalisateur majeur des débuts du cinéma parlant, en une série de comédies cultivant (et popularisant à l’étranger) l’image d’un Paris populaire et bon vivant, et dont les expérimentations ou trouvailles posèrent les tous premiers jalons et principes du cinéma sonore (ce qui lui vaudra l’admiration de plusieurs cinéastes internationaux – dont Chaplin, qui s’inspirera explicitement de son film À nous la liberté). Le succès se tarit pour lui dans la deuxième moitié des années 30 : René Clair passe alors d’abord par Londres, puis par les USA pour fuir la guerre (il tournera sept films à Hollywood), avant de finalement revenir en France, devenant sur le tard l’un des représentants exemplaires du cinéma de studio national.
John Klute, détective privé, recherche son ami Tom Gruneman, qui n’a plus donné de nouvelles à sa famille depuis six mois. Il se rend à New York pour enquêter : sa seule piste est une call-girl, Bree Daniels, à qui Tom aurait envoyé des lettres obscènes…
Alan J. Pakula (1928-1998), venu du théâtre, fut d’abord le producteur de Robert Mulligan, qu’il accompagnera sur cinq films. Mais c’est en tant que cinéaste du Nouvel Hollywood qu’il est resté célèbre, notamment pour sa « trilogie paranoïaque » des années 70 (Klute, À cause d’un assassinat et Les Hommes du président, tous trois marqués par la photographie ténébreuse de Gordon Willis), qui laissera de lui l’image d’un réalisateur engagé, au style hypnotique et aux atmosphères marquantes. Le thriller restera son genre de prédilection (malgré quelques écarts, comme en témoigne le succès du Choix de Sophie, en 1982). Parkula conservera la confiance des studios, continuant à tourner jusqu’aux années 90 – où il meurt brutalement dans un accident.