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Preston Egg Rolling • Mitchell & Kenyon • 1901 Mitchell & Kenyon / 1901

« See Yourselves as Others See You » : durant les premières années du cinéma, Mitchell et Kenyon allèrent de ville en ville filmer les gens en journée, pour leur projeter leur image le soir même… (film entier).  [article]
Sagar Mitchell (1866-1952) et James Kenyon (1850-1925) fondèrent la compagnie « Mitchell & Kenyon » (aussi appelée la « Norden ») en 1897, entreprise qui fut l’une des plus importantes du tout jeune cinéma britannique. S’ils ont réalisé des fictions et des films d’actualités rejouées, ce sont leurs vues documentaires (foires, parades, scènes de rues, évènement sportifs…) réalisées de leur propre initiative ou sur commande (d’usines, de municipalités…) qui furent très populaires auprès du public : le peuple filmé, assuré de se voir à l’écran le soir même, a un rapport inédit à la caméra qui fait toute la saveur de ces vues. Les films de Mitchell et Kenyon, au-delà d’être singuliers dans leur forme (accumulation maximum de personnes et configurations étranges qui en résultent, successions rapides de plans…), constituent également un important témoignage sociologique.
Royaume-Uni / 0h02 / Imdb / DVD

Prologue • Lloyd Bacon & Busby Berkeley • 1933 Lloyd Bacon, Busby Berkeley / 1933

À l’avènement du cinéma parlant, Chester Kent, producteur et metteur en scène de spectacles musicaux, se retrouve sans travail. Il décide alors de monter des prologues destinés à passer en première partie des films…
Busby Berkeley (1895-1976) fut le grand chorégraphe (et réalisateur de ces séquences chorégraphiées) du premier âge de la comédie musicale, qui porte indéniablement sa marque. Ancien sous-officier instructeur de l’armée, il créée d’immenses tableaux humains synchronisés, et souvent glacés (filles toutes semblables, grands sourires, décors frisant l’abstraction art déco…), qui utilisent les corps en gigantesques géométries humaines – inventant par la même occasion un arsenal d’idées de mise en scène (plongées totales, forts jeux de contrastes) pour s’y confronter.
Lloyd Bacon (1889-1955), après avoir exercé plusieurs années comme acteur (notamment chez Chaplin), devint un cinéaste extrêmement prolifique (près de 100 longs-métrages en trente ans) participant avec d’autres à construire le « style Warner » (ce style brut, nerveux, rapide, qui fit la renommée du studio). Il reste surtout célèbre pour ses comédies musicales des années de grande dépression (42e rue, notamment) – films où son style énergique, rythmé, épousant la vitalité du jeu des acteurs, complémente idéalement les grands numéros de Berkeley.
USA / 1h44 / Imdb / DVD
Titre original : Footlight Parade

L’Œuf de l’ange • Mamoru Oshii • 1985 Mamoru Oshii / 1985

À l’aube d’un second déluge, une petite fille trouve un œuf, qu’elle garde tout contre elle. Un jeune homme croise son chemin, et décide de l’accompagner dans ses errances…
Mamoru Oshii (1951-) fut une figure centrale de l’âge d’or du cinéma d’animation japonais. Son style singulier marie des influences a priori contradictoires : celle du cinéma moderne européen le plus austère (Antonioni, Melville, Bergman, Tarkovski…), mais aussi l’héritage direct de l’animation japonaise d’alors. En découle une série de films à la lenteur hypnotique, pétris d’un symbolisme cryptique et remplis de dialogues philosophiques, que viennent électrocuter par intermittences de violentes scènes d’action. Oshii est également réalisateur de films en prises de vue réelles, mais ce sont ses œuvres animées (et notamment Ghost In The Shell, 1995) qui auront une influence majeure sur le cinéma d’action mondial, et notamment Hollywoodien (James Cameron, les Wachowski).
Japon / 1h21 / Imdb / DVD
Titre original : Tenshi no tamago

Les Dents de fer • Léonce Perret • 1913 Léonce Perret / 1913

Alors qu’on la met au lit, la petite fille d’une grande maison bourgeoise montre les premiers symptômes d’une diphtérie. Appelé en urgence, le médecin spécialiste des alentours se rend à la demeure. Mais sa voiture tombe en panne au milieu de la route…  [article]
Léonce Perret (1880-1935) fut l’un des grands cinéastes de la société Gaumont. Sa mise en scène ferme et rigoureuse, parfois traversée d’éclairs plus macabres ou de mises en abimes, fut alors le terrain de nombreuses avancées formelles – et ses films plus longs (Le Mystère des roches de Kador, L’Enfant de Paris…) restent parmi les plus estimés du cinéma français d’avant-guerre. Il est également connu du public, à cette époque, pour se mettre lui-même en scène dans une série de courts-métrages comiques (la série des Léonce). C’est néanmoins surtout dans les années 20 qu’il connaîtra, à son retour en France après quelques années aux USA, un succès critique international.
La Société Gaumont, fondée en 1895, fut l’autre grand géant du cinéma premier aux côtés de Pathé – concurrent dont elle se démarque par une évolution plus lente, une production plus concentrée, mais aussi par un souci plus appuyé de qualité esthétique et de bienséance. Créant aux Buttes Chaumont le plus grand studio du monde (1905), et ouvrant une immense salle de cinéma à Paris (1910), Gaumont restera célèbre pour ses expérimentations techniques (sonores, chromatiques, animation), mais aussi pour la qualité de ses cinéastes : Alice Guy, Jean Durand, Léonce Perret, Victorin Jasset, et surtout Louis Feuillade. La guerre porte un coup d’arrêt à son expansion, et la production de films cessera temporairement en 1925, avec la mort de Feuillade ; mais la société perdurera à travers le siècle.
France / 0h13 / Imdb / DVD

L’Enfant sauvage • François Truffaut • 1970 François Truffaut / 1970

Aveyron, 1798. Dans la forêt, des paysans surprennent un enfant sauvage d’une dizaine d’années, et le capturent, pour le livrer à l’institut des sourds-muets de Paris. Un jeune médecin, Jean Itard, demande alors la charge de l’enfant et l’emmène chez lui, où il va tenter de tout lui apprendre, du moindre geste à la parole…
François Truffaut (1932-1984) fut d’abord un jeune et célèbre critique (à Arts-Spectacles et aux Cahiers du cinéma), dont les thèses acerbes furent très influentes ; puis il fut la tête de proue, avec son ami Jean-Luc Godard, de la Nouvelle vague française (Les Quatre Cents Coups, 1959) ; et enfin un cinéaste majeur du cinéma des années 60 et 70. Si l’on retient souvent de lui ses influences (Renoir, Rossellini, Hitchcock), ses thématiques (rapport à l’enfance, séduction et femmes fatales), ou encore ses films cousins (les quatre opus d’Antoine Doinel, ses films séries noires…), sa plus grande force fut son style énigmatique : humble et discret d’apparence, économe et presque trop limpide, désarmant dans sa littéralité (à l’image de la neutralité bizarre son propre jeu d’acteur) – mais dont le ton lunaire cumulant les rimes et répétitions, les ellipses narratives, ou les réflexes issus de la littérature, évoque une ballade dans les tréfonds de l’inconscient. Truffaut meurt prématurément à 52 ans, laissant de nombreux projets inachevés derrière lui.
France / 1h23 / Imdb / DVD

Printemps dans une petite ville • Fei Mu • 1948 Fei Mu / 1948

Au retour du printemps, en 1946, un couple meurtri par la guerre tente de retrouver un semblant de normalité. Liyan, le mari, est âgé et malade. Yuwen, sa femme, n’est plus amoureuse, et seule sa petite sœur apporte un peu de joie au foyer. Un jour, un ami de leur passé, Zhang, vient leur rendre visite…
Fei Mu (1906-1951) est l’un des grands noms de la deuxième génération du cinéma chinois. Très vite célébré pour ses premiers films à la Lianhua, il se distingue de ses collègues par un style plus poétique, et davantage penché sur le caractère de ses personnages. Sa carrière oscillera de film en film entre désir de naturalisme, formalisme hérité de l’opéra, distance du théâtre, et moralisme confucéen. Comme nombre de réalisateurs, Fei Mu fuit à Hong-Kong en 1949 : auparavant, il aura réalisé avec sa dernière œuvre, Printemps dans une petite ville, un film aujourd’hui souvent considéré comme le meilleur du cinéma chinois – et en tout cas emblématique du très court « deuxième âge d’or » de la seconde génération, coincé entre la fin de la guerre sino-japonaise et la révolution communiste. Longtemps oublié et rejeté par le pouvoir, son cinéma ne sera réhabilité que dans les années 80.
Chine / 1h38 / Imdb / DVD
Parfois aussi titré Le Printemps d’une petite ville
Titre original : Xiǎochéng zhī chūn