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The Massacre • D. W. Griffith • 1912 D. W. Griffith / 1912

La cavalerie attaque un campement indien, tuant femmes et enfants. En représailles, ceux-ci se dirigent vers une caravane de civils faisant route vers l’ouest…
David Wark Griffith (1875-1948) peut être considéré comme le fondateur du cinéma tel que nous le connaissons aujourd’hui. S’il n’invente en soi aucune figure de style (gros plan, montage alterné…), il leur invente une manière de fonctionner ensemble : entre 1908 et 1913, avec une troupe de comédiens et de techniciens réguliers, il tournera près de 400 courts-métrages, via lesquels il façonne la quasi-totalité des règles de la « grammaire » du cinéma classique, s’arrachant peu à peu aux principes du cinéma en tableaux. Cette période de recherche s’achève par deux longs-métrages fondateurs, Naissance d’une nation (1915) et Intolérance (1916), qu’il complètera de quelques autres chef-d’œuvres.
La Briograph (« American Mutoscope and Biograph Company ») est l’une des grandes sociétés de production des débuts du cinéma, et restera extrêmement prolifique jusqu’au milieu des années 10. Fondée en 1895 par William Dickson (le pionnier du cinéma américain, qui travailla d’abord pour Edison), on la retient surtout pour Griffith, son réalisateur principal. Mais elle fut aussi le berceau de nombreuses actrices majeures de la période (Mary Pickford, Lillian Gish, Blanche Sweet…).
USA / 0h30 / Imdb / DVD

Les Griffes de la nuit • Wes Craven • 1984 Wes Craven / 1984

Nancy fait régulièrement des cauchemars sur un homme au visage brûlé, dont les doigts sont prolongés de longues lames. Elle apprend bientôt que parmi ses amis, elle n’est pas la seule à faire ces mauvais rêves. Mais lorsque l’un d’eux meurt dans son sommeil, le groupe comprend que celui qui les pourchasse en rêve a le pouvoir de les y tuer. S’ils veulent rester en vie, les adolescents d’Elm Street vont devoir rester éveillés…
Wes Craven (1939-2015) est l’un des grands noms du cinéma horrifique américain. L’horreur dans son œuvre, qui fut d’abord volontiers sauvage et politique, se verra rarement dissociée d’une certaine forme d’onirisme, de poésie, ou encore de mise en abyme (sa série Scream, notamment, le verra jouer et disserter les codes du genre qu’il a lui-même contribué à créer).
USA / 1h31 / Imdb / DVD
Titre original : A Nightmare on Elm Street

Freud • John Huston • 1962 John Huston / 1962

Le jeune Sigmund Freud se rend à Paris pour rencontrer le professeur Charcot, dont les travaux sur l’hypnose l’intéressent. Revenu à Vienne, il poursuit ses propres recherches, malgré l’opposition de son entourage. Seul le docteur Breuer le soutient…
John Huston (1906-1987) est un cinéaste américain dont le style constitue une transition délicate entre les grands cinéastes classiques (Ford, Walsh, Hawks…) et les précurseurs d’un cinéma moderne hollywoodien (Aldrich, Fuller…). Le film noir, genre qu’il travaille dès son premier long-métrage (Le Faucon Maltais, 1941), domine la première partie de sa carrière. La suite de sa filmographie est marquée par un goût pour les grandes adaptations littéraires, dont il écrit souvent lui-même les scénarios.
USA / 2h20 / Imdb / DVD
Titre français : Freud, passions secrètes

Bright Star • Jane Campion • 2010 Jane Campion / 2010

Angleterre, 1918. John Keats, poète pauvre et encore méconnu, devient le voisin de la jeune Fanny Brawne…
Jane Campion (1954-) se forme et débute sa carrière en Australie. Elle se spécialise rapidement dans les portraits de femmes luttant pour s’extraire des carcans sociaux, et retrouver le chemin de leur propre sensualité. Innervée de littérature, sa filmographie s’articule autour de deux temps forts : le succès et la palme d’or de La Leçon de piano (1994), apogée d’une carrière alors montante ; et le renouvellement télévisé de Top of the Lake (2013-2017), qui lui offre un second souffle après une série d’échecs publics et critiques.
Australie (réalisatrice néozélandaise) / 1h59 / Imdb / DVD

Buongiorno, notte • Marco Bellocchio • 2003 Marco Bellocchio / 2003

Rome, 1978. Chiara, jeune terroriste engagée dans la lutte armée, est impliquée dans l’enlèvement et la séquestration d’Aldo Moro…
Marco Bellocchio (1939-) fut le seul véritable représentant, avec Bertolucci, d’une possible « nouvelle vague » italienne – dans un pays où la rupture moderne s’était déjà jouée via le néoréalisme. Son cinéma profondément politique attaquera une à une les institutions nationales (famille, école, presse, religion, armée…) au cours des années 60-70. Mais son œuvre possède aussi une dimension onirique et rêveuse, liant volontiers le politique à l’inconscient ou aux élans intimes, qui fera les beaux jours de sa filmographie dans les années 2000.
Italie / 1h46 / Imdb / DVD

Arsenal • Alexandre Dovjenko • 1929 Alexandre Dovjenko / 1929

En Ukraine comme dans le pays entier, la guerre est en train de se terminer. Le film retrace, par segments disjoints et personnages isolés, ces années de lutte et de famine, et notamment la révolte de l’usine d’Arsenal, réprimée dans le sang…
Alexandre Dovjenko (1894-1956) est un cinéaste soviétique d’origine ukrainienne. Sa terre natale aura une grande importance dans ses films, où la célébration du communisme ne se départit jamais d’une exaltation de la nature et des éléments, et où les expérimentations de montage sont indissociables d’élans poétiques plus instinctifs. Sa trilogie ukrainienne (1928-1930) constitue le sommet d’une filmographie qui connaîtra bien plus de difficultés au moment du parlant. Son style cependant aura un large héritage, influençant grandement les cinémas de Larisa Shepitko, de Sergei Parajanov, ou d’Andreï Tarkovski.
URSS / 1h30 / Imdb / DVD