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1940. Une famille de paysans pauvres du Nordeste fuit la sécheresse et la famine…
Nelson Pereira dos Santos (1928-2018) fut, avec Glauber Rocha, la figure de proue du Cinéma Novo. Après un voyage formateur en France, il rentre au Brésil pour façonner une œuvre découlant des principes du néoréalisme italien, dont il va pousser l’esthétique dans ses retranchements cruels et documentaires. Son cinéma réaliste, penché sur les favelas ou le Sertão, devra après le coup d’Etat militaire (1964) s’exprimer sur un registre plus allégorique. Le reste de sa carrière s’intéressera aux rapports entre politique et religieux, et se terminera par une série de documentaires.
Brésil / 1h43 / Imdb / DVD Titre original : Vidas Secas
James Parker and Harry Holt partent dans la jungle africaine pour mettre au jour un cimetière d’éléphants, qui assurera leur richesse. Jane, la fille de Parker, est de l’expédition. Mais elle se fait enlever par un homme sauvage…
W.S. Van Dyke (1889-1943) tourna d’abord de nombreux films muets à petit budget : des sérials, des films d’aventure, ou encore des westerns – se spécialisant notamment dans les films exotiques et les tournages en extérieurs (alors que ses films parlants le ramèneront souvent en studio). Affublé à la fois d’une image de cinéaste aventurier, et de celle du bon artisan de studio, il enchaîne les succès commerciaux et fait preuve d’une redoutable efficacité, terminant toujours ses films dans les temps et en-dessous du budget prévu – ce qui lui vaudra le surnom de « One-Take Woody », Van Dyke ayant la réputation de ne tourner qu’une prise par plan. Sa carrière, jusqu’au bout, restera très éclectique (films de détective à épisodes, film catastrophe, opérettes filmées…).
USA / 1h40 / Imdb / DVD Titre original : Tarzan the Ape Man
De petits singes découvrent la lune, par une belle nuit claire. Fascinés, ils cherchent à se l’approprier. Mais comment donc attraper la lune ? (ouverture du film) [article]
Les Studios d’Art de Shanghai (1957-) sont des studios d’État, qui réalisèrent plus de 250 courts-métrages entre les années 50 et 80, et qui furent célèbres pour leur variété de styles. Leur particularité était d’adapter le patrimoine littéraire national (légendes, romans, BD, proverbes) avec des techniques issues de l’art traditionnel chinois, allant des formes nobles (calligraphie, peinture à l’encre) aux formes populaires (papier découpé, jouets de bois, théâtres d’ombres). Les studios connurent deux âges d’or (1957-1965 et 1976-1989) scindés par la révolution culturelle, avant de prendre le marché international de l’animation de plein fouet – et de normaliser leur création pour survivre.
Zhou Keqin (1947-) est l’un des cinéastes de cette deuxième période des studios. Il y réalisera quelques courts-métrages en découpages articulés (ainsi qu’une série télévisée très populaire, Les Frères Calebasse). En 1991, il prend la tête de la compagnie Yilimei (l’une des émanations et composantes des studios d’animation actuels, chargée des coproductions et travaux avec l’étranger).
Chine / 0h11 / Imdb / DVD Titre original : Houzi lao yue
Un petit hérisson et son ami ourson ont pour habitude de se réunir chaque soir, pour boire du thé avec de la confiture de framboise, et compter les étoiles. Mais voilà qu’un jour le hérisson, passant à travers bois pour rejoindre son ami, se perd dans le brouillard…
Youri Norstein (1941-) anime ses films de A à Z, ce qui explique la brièveté de sa filmographie (l’ensemble de son œuvre animée, mise bout-à-bout, ne fait que 80 minutes – et son dernier film, Le Manteau, est en cours de réalisation depuis 1981). Tournant sur plaques de verre, ce qui lui permet de jouer de la profondeur et du rendu des textures, il développe un cinéma doux, onirique et mélancolique, parfois teinté de mysticisme. Son influence est considérable dans le monde de l’animation, notamment au Japon (Miyazaki et Takahata se revendiquent tous deux de son héritage).
URSS / 0h11 / Imdb / DVD Titre original : Yozhik v tumane
Rose et Ben sont deux enfants. L’une vit dans les années 20, l’autre dans les années 70. Elle est sourde de naissance, lui vient seulement de le devenir. Rose court après sa mère absente, Ben après un père inconnu… Beaucoup de choses les séparent, mais aujourd’hui, ils ont tous deux décidé de fuguer à New York.
Todd Haynes (1961-) est une figure phare du cinéma indépendant américain, où il perça dans les années 90. Féru d’arts visuels et de structures narratives complexes, questionnant le genre et l’identité, son cinéma maniériste dialogue avec différents modèles (Douglas Sirk, Antonioni…), et aime à filmer des personnages sortant des normes sociales.
USA / 1h56 / Imdb /DVD Titre français : Le Musée des merveilles
Parti vivre à la campagne avec sa famille, Juan ne manque de rien. Mais il demeure torturé et insatisfait… (ouverture du film)
Carlos Reygadas (1971-) a créé une œuvre entourée d’un parfum de scandale (les corps et la sexualité y sont souvent figurés frontalement), mais son cinéma se présente surtout comme l’héritage le plus lisible du cinéma de Tarkovski, dont les grands principes sont perpétués (religiosité et transcendance cherchées dans la matière la plus triviale, narration éclatée, contemplation). Ses films dressent le portrait d’un Mexique à la violence larvée, latente, indissociable de la beauté d’un monde approché avec fascination.