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Fanta et Karamoko, venus du même village, sont allés étudier à la moderne Abidjan. Ils s’aiment et veulent se marier. Mais à leur retour en vacances, il découvrent que leur parents et les traditions le leurs interdisent…
Fadika Kramo-Lanciné (1948), après un détour en France pour y étudier le cinéma, et de multiples films pédagogiques réalisés à son retour en Côté d’Ivoire, aura des difficultés à produire son premier long-métrage – le tournage de Djeli, réalisé sur ses fonds propres, lui prendra à lui seul deux ans. Célébré au FESPACO, il lui faudra pourtant douze années de plus pour financer son deuxième long (Wariko). Ces deux films, dont le style (narration évoquant le conte oral, rigueur plastique…) n’est pas sans rappeler celui d’Oumarou Ganda, dessinent les contours d’une œuvre penchée sur les mutations rapides d’un pays à l’urbanisation et à l’occidentalisation galopantes, et sur la comédie sociale qui en résulte.
Bill Blake, jeune comptable en route pour l’Ouest américain, devient malgré lui un hors-la-loi traqué. Blessé, il est recueilli par Nobody, un Amérindien qui l’identifie d’emblée à son homonyme défunt, le poète anglais William Blake, et décide de sauver son âme…
Jim Jarmusch (1953-) est, depuis les années 80, l’une des figures emblématiques du cinéma indépendant américain – dont il est, aux côtés de Tarantino, le principal représentant de la veine post-moderne (collages de références, de musiques, de formes ou de genres). Son cinéma fait d’errances (en cela héritier de celui de Wim Wenders – entre autres nombreuses influences : Ray, Fuller, Melville, Keaton…) s’accompagne d’un burlesque parcimonieux et pince-sans-rire, d’un rythme lent, et d’une forme précise et épurée.
Kyoto, printemps 1865 : un jeune homme androgyne fait son entrée dans la milice de samouraïs Shinsen gumi. Sa beauté va provoquer crimes, meurtres, et suspicions…
Nagisa Ōshima (1932-2013) fut le chef de file de la Nouvelle vague japonaise. Il tourne d’abord pour la Shoshiku, qu’il quittera après qu’elle ait retiré des salles l’un de ses films critique à l’égard du traité américano-japonais (Nuit et brouillard du Japon, 1960). De fait c’est surtout ainsi, pour son cinéma transgressif et ses sujets brûlants (peine de mort, jeunesse criminelle…), qu’Ōshima est resté dans la mémoire collective ; mais cette subversion thématique est indissociable d’une manière lucide, aiguisée, adulte, qui ne cherche pas tant le scandale que la frontalité. À partir des années 70, son cinéma s’intéressera plus systématiquement à la sexualité (L’Empire des sens, 1976), parfois au travers de projets tout à fait accessibles au grand public (succès international de Furyo, en 1983).
Japon / 1h40 / Imdb / DVD Titre original : Gohatto
Natacha Korosteleva fabrique des chapeaux à domicile, qu’elle livre ensuite à Moscou. Au cours d’un de ses déplacements, elle fait la connaissance d’un jeune ouvrier provincial. Afin de lui venir en aide, elle contracte avec lui un mariage fictif…
Boris Barnet (1902-1965), grand cinéaste comique du muet soviétique, eut une position assez marginale vis-à-vis de l’école de montage dont il était le contemporain. D’un côté, il apparaît comme l’héritier direct des comédies de Lev Koulechov (le premier théoricien du montage en URSS, qui fut son professeur), et sa direction d’acteur énergique se rapproche des principes de la FEKS, autre courant lié au montage. Mais à l’inverse de la plupart de ses collègues, il n’a pas cherché à théoriser son cinéma, qui se bâtit naturellement autour des personnages et de la liberté du comédien (une conception du corps agissant, et du burlesque, que Barnet hérite entre autres de son passé de boxeur). Plus que par la comédie, c’est par leur tendresse lunaire que ses films tranchent avec leur époque, loin des expérimentations un peu froides des années 20, ou du scénario-roi qu’imposera le cinéma sous Staline. Chroniqueur amusé de la vie quotidienne de ses concitoyens, il aura des difficultés à retrouver l’inspiration après-guerre, et se donnera la mort en 1965.
URSS / 1h38 / Imdb / DVD Titre original : Devushka s korobkoy
Tenancière d’un saloon, Vienna embauche Johnny Logan comme musicien, un homme qu’elle a connu autrefois. Ils vont être en proie à la haine d’Emma, jalouse de Vienna et de sa relation avec le héros local, le « dancing kid »…
Nicholas Ray (1911-1979) fut, avec certains autre cinéastes comme Elia Kazan (avec qui d’ailleurs il travaillera), une figure phare de la dernière période du classicisme hollywoodien. Sa filmographie, traversée d’élans romantiques et tragiques, investit le cinéma de genre (film noir, western, péplum) pour en accompagner les mutations (retournement des codes, figures d’anti-héros) et y insuffler une dimension pulsionnelle (style épidermique, poids des regards). Sa carrière atteint un pic avec le succès de La Fureur de vivre (1955). Mais de par ses problèmes d’alcool, et suite à un malaise cardiaque sur l’un de ses tournages, il est progressivement écarté des plateaux hollywoodiens au début des années 60.
USA / 1h50 / Imdb / DVD Titre original : Johnny Guitar
Jefferson Smith, jeune homme naïf et idéaliste, est désigné sénateur par le gouverneur de son État et sa bande de politiciens véreux, désireux d’en faire leur homme de paille…
Frank Capra (1897-1991) est l’un des maîtres de la « screwball comedy » hollywoodienne. Son style vif, enthousiaste, euphorique, se marie à un amour fort, aux élans quasi-utopiques, pour son pays d’adoption (il est fils d’immigrés italiens). Mais cet idéalisme, qui est aussi celui de ses héros naïfs, se confronte à un monde noir et cynique : particulièrement prolifique dans les années 30, Capra est aussi le grand cinéaste des années de crise économique.
USA / 2h09 / Imdb / DVD Titre original : Mr. Smith Goes to Washington