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Un jeune officier hussard est nouvellement promu dans une petite garnison de province, où il s’ennuie à mourir. En pension chez un vieux couple, il fait bientôt la connaissance de leur fille Albertine…
Alexandre Astruc (1923-2016), esprit curieux s’étant nourri auprès des milieux intellectuels parisiens (littéraires, philosophiques), est surtout connu pour son apport théorique : avec son article sur la « caméra-stylo » (1948), qui célèbre la mise-en-scène comme une nouvelle forme de langage, il écrit un texte fondateur pour la cinéphilie française, ouvrant la voie à la future Nouvelle vague. Sa filmographie, dominée par son très remarqué premier moyen-métrage (Le Rideau Cramoisi), se déclinera ensuite en une dizaine de films littéraires et psychologiques – dont une série d’adaptations de romans qu’il poursuivra, passées les années 60, à la télévision.
France / 0h44 / Imdb / VOD Diffusé en salle dans le double-programme Les Crimes de l’amour
Mannu est sans emploi : il se rend à Calcutta pour emprunter de l’argent à d’anciens amis, afin de monter une affaire et remonter la pente. Entre deux visites, il se rend à la demeure de son ancienne fiancée, qui lui préféra finalement un homme riche, et qu’il n’a pas vue depuis des années…
Rituparno Ghosh (1963-2013), d’origine bengali, fut l’un des réalisateurs les plus singuliers du cinéma indien contemporain. Remarqué dès son second film (Unishe April, 1992, succès commercial et critique), il entame une curieuse filmographie en équilibre entre la production bollywoodienne populaire (dont il reprend la forme et les effets, certains codes, parfois les acteurs) et le cinéma indépendant bengali (nombreux dialogues, films en chambre, chansons parfois absentes – il se réclame lui-même de Satyajit Ray). Sa carrière, marquée par les adaptations (Rabindranath Tagore en premier lieu, mais aussi Shakespeare, O. Henry…), et par les portraits de figures féminines en souffrance, se terminera de manière plus inédite encore, par une série de films centrés sur la sexualité, où Rituparno Ghosh aborde frontalement l’homosexualité et la question transgenre, imprimant sa propre transition à l’image en devenant l’acteur de ses propres films.
Giulietta, la quarantaine passée, mène une vie de femme au foyer conformiste. Elle est toujours amoureuse de son mari, mais celui-ci la délaisse… (ouverture du film)
Federico Fellini (1920-1993) fut d’abord, comme beaucoup de jeunes cinéastes italiens de sa génération, un réalisateur de films néoréalistes (Les Vitelloni, La Strada), d’où émergent cependant très vite les traits qui feront la particularité de son cinéma : narration éclatée, foisonnement baroque, goût du grotesque, fantasmagorie teintée de nostalgie, satire sociale carnavalesque, mélange indifférencié du rêve et de la réalité. Accompagné de son compositeur attitré, Nino Rota, il sera l’un des cinéastes les plus reconnus de la période moderne, et accompagnera, dans les années 80, un mouvement général de rejet de la télévision – face à laquelle le cinéma italien succombera, en même temps que sa carrière.
Italie / 2h17 / Imdb / DVD Titre original : Giulietta degli spiriti
Espagne, années 50. Une jeune fille se souvient de son enfance dans un village du Nord, et de l’adoration qu’elle vouait à son père, médecin et sourcier, qui la fascinait.
Víctor Erice (1940-) est un cinéaste rare : bien qu’ayant connut un succès critique immédiat (son premier film, L’Esprit de la ruche, fut partout acclamé), il ne réalisa que trois longs-métrages, espacés chacun de dix ans. Son cinéma à la fois sobre et onirique, mêlant acteurs professionnels et amateurs, se penche sur l’enfance et la mémoire, dans un univers teinté de mélancolie et de nostalgie. Le point de vue des enfants et leurs peurs lui permirent également, à ses débuts, de peindre l’atmosphère du franquisme sans le nommer.
Espagne / 1h35 / Imdb / DVD Titre original : El Sur
1952, Eva Perón vient de mourir à 33 ans. Durant un quart de siècle, son corps embaumé, sanctifié, enlevé, recherché, devient l’enjeu des forces dictatoriales qui s’affrontent dans le pays…
Pablo Agüero (1977-) est l’une des figures émergentes du jeune cinéma argentin. Il fut remarqué en festivals avec son premier long, Salamandra (2008), qui malgré une approche réaliste témoigne déjà d’un goût pour l’étrange, le déraisonnable, et le chaos. La Pentagonie de son enfance, décor de ce premier film et d’un documentaire qu’il tournera ensuite (Madres de los dioses, 2015), y tend un pont entre le réalisme et le légendaire – mariage qui s’exprimera à plein dans Eva ne dort pas, tout entier consacré à la formation d’un mythe.
Argentine / 1h40 / Imdb / DVD Titre original : Eva no duerme
Un petit hérisson et son ami ourson ont pour habitude de se réunir chaque soir, pour boire du thé avec de la confiture de framboise, et compter les étoiles. Mais voilà qu’un jour le hérisson, passant à travers bois pour rejoindre son ami, se perd dans le brouillard…
Youri Norstein (1941-) anime ses films de A à Z, ce qui explique la brièveté de sa filmographie (l’ensemble de son œuvre animée, mise bout-à-bout, ne fait que 80 minutes – et son dernier film, Le Manteau, est en cours de réalisation depuis 1981). Tournant sur plaques de verre, ce qui lui permet de jouer de la profondeur et du rendu des textures, il développe un cinéma doux, onirique et mélancolique, parfois teinté de mysticisme. Son influence est considérable dans le monde de l’animation, notamment au Japon (Miyazaki et Takahata se revendiquent tous deux de son héritage).
URSS / 0h11 / Imdb / DVD Titre original : Yozhik v tumane