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Tous les extraits (hors films d’animation) comprenant des effets visuels non numériques, quels qu’ils soient : transparences, distorsion de l’image, fragmentation du plan, inversion de la vitesse, surimpressions…
Lorsque sa domestique prend congé sans l’avertir, une jeune femme se retrouve soudain seule chez elle avec son bébé, dans sa maison isolée. Un vagabond qui rôde l’a bien remarqué…
Lois Weber (1879-1939), qui fut d’abord actrice, se met à la réalisation dès 1905, co-réalisant avec son mari Phillips Smalley des films qu’elle écrit et dans lesquels elle joue. À partir de 1914, elle est seule derrière la caméra, puis ouvre ses propres studios en 1917. Elle devient une figure célèbre, respectée et particulièrement puissante : parmi les cinéastes américains, c’est alors celle ayant le plus grand contrôle sur ses propres films, et la mieux payée de tout Hollywood ; elle lance également nombre de carrières d’actrices, et conjugue avec une surprenante facilité les succès publics et les sujets difficiles. Sa filmographie est en effet fortement marquée par la dénonciation sociale (prostitution, droit à la contraception, peine de mort, toxicomanie, pauvreté…), ce qui fit qu’on qualifia parfois son style de didactique ; le naturalisme de son cinéma a cependant ses propres particularités, notamment une tendance conceptuelle qui tend à reformuler certains de ses récits (Suspense, Hypocrites, Shoes…) en pures paraboles ou équations dramatiques.
USA / 0h10 / Imdb / DVD Co-réalisé avec Phillips Smalley
Le film est sans son. (ouverture du film) [article]
Maya Deren (1917-1961) est la mère du cinéma d’avant-garde américain. Elle travailla notamment à arracher le cinéma expérimental aux autres arts et à leurs courants hérités (surréalisme, dadaïsme…) qui y faisaient la loi durant le muet. Son œuvre est composée de courts-métrages à la symbolique cryptique, qui évoquent souvent une logique narrative de rêve, en mêlant les motifs de la psychanalyse et les formes de la danse. Son influence sur l’avant-garde fut à la fois artistique et très concrète, puisqu’elle s’efforça toute sa vie de fédérer les cinéastes expérimentaux américains, favorisant l’apparition du courant underground (Jonas Mekas, Stan Brakhage, Kenneth Anger…).
Un vieux marin s’est fait engager dans un hôpital psychiatrique afin de faire évader sa femme, internée pour avoir noyé leur enfant…
Teinosuke Kinugasa (1896-1982), comédien de théâtre Kabuki puis au cinéma, devient dans les années 20 réalisateur de mélodrames et de jidai-geki. Via sa petite société de production, et dans le cadre du groupe d’artistes « Shinkankaku-ha » (« néo-sensationnaliste »), il tente avec Une page folle (1926), et dans une moindre mesure avec Carrefour (1928), de synthétiser les apports des différents mouvements et courants d’avant-gardes européens. L’échec public de ces films le ramène vers une production plus traditionnelle, et c’est des années plus tard, après un voyage à Hollywood lui permettant d’étudier les nouveaux procédés de couleur et de formats, que Kinugasa reçoit une reconnaissance internationale avec La Porte de l’enfer (1953), grand prix à Cannes, qui l’associe définitivement à l’image d’un cinéaste esthète.
Japon / 1h18 / Imdb / DVD Titre original : Kurutta Ippēji
François vient d’assassiner Valentin. Au comble du désespoir, il s’est barricadé dans son appartement. Tandis que la police l’assiège, il se repasse en pensée les événements qui l’ont conduit au crime…
Marcel Carné (1906-1996), d’abord assistant de René Clair et de Jacques Feyder, réalise avec Quai des brumes (1938) un film extrêmement influent. Il devient alors le maître du réalisme poétique – ce genre français qui, dans les années 30 et 40, mélangea un réalisme ouvrier et prolétaire, aux dialogues gouailleurs très écrits, avec une ambiance maudite et poisseuse, aux accents presque fantastiques. On lui reprocha parfois, par la suite, un tableau complaisant du Paris populaire, ou encore d’avoir moins été metteur en scène qu’un habile réunisseur de talents (Prévert aux dialogues, Trauner aux décors, Jaubert à la musique…). Sa filmographie régulièrement attaquée (en premier lieu par la Nouvelle vague), et tout aussi régulièrement réhabilitée, reste un élément central de l’histoire du cinéma français.
Dans une forêt obscure, Dante rencontre Virgile, et entreprend avec lui la traversée des cercles de l’enfer…
Giuseppe De Liguoro (1869-1944) est le plus célèbre des trois cinéastes. Il s‘agit d’un acteur et metteur en scène issu de l’aristocratie (il est comte), qui s’intéressa très tôt au théâtre – ce qui explique entre autres son goût, lorsqu’il se tourne vers le cinéma en 1908, pour les grandes adaptations et les films costumés. Il en tournera plusieurs pour la Milano film, dont il fut le directeur artistique, avant de délaisser Milan en 1914 pour tourner avec d’autres compagnies parsemées à travers l’Italie (Gloria Films, Catene Films, Roman Caesar Film, Gladiator Film…), à qui il offrira plusieurs autres succès commerciaux, notamment en mettant en scène la diva Francesca Bertini.
Il est plus difficile de trouver des informations sur Francesco Bertolini (?-?) et Adolfo Padovan (1896-1930), qui sont seulement connus pour ce film. Le premier était semble-t-il un homme multitâche, ici rattaché à la direction artistique ; le second ne travailla que temporairement pour le cinéma, étant avant tout auteur d’essais littéraires et philosophiques, et probablement employé sur L’Enfer en tant que tel. Le succès international du film poussa les trois cinéastes à co-réaliser une adaptation de L’Odyssée (1911), qui n’a que partiellement survécu jusqu’à nous.
Italie / 1h11 / Imdb / DVD Titre original : L’Inferno
Le journal filmé de Jonas Mekas, tourné entre 1964 et 1968. [article]
Jonas Mekas (1922-2019), cinéaste d’origine lituanienne, trouva une terre d’accueil aux USA après la seconde guerre mondiale (sa filmographie, par la suite, se penchera souvent sur le déchirement de cet exil). Il achète une petite caméra 16mm en arrivant en Amérique, et ne la quittera plus : s’ensuit une série de films sous forme de journal intime ou familial, marqués par la libre-association d’images et de moments, et par l’exploration poétique des scories du filmage à la Bolex (fragments, variations de vitesse, palpitations de lumière). Le plus simple quotidien y prend tour à tour des accents fuyants, étranges ou sublimes… Mekas fut l’un représentants importants du courant Underground new-yorkais, et publia également (en lituanien) en tant que poète.
USA / 3h00 / Imdb / DVD Originellement titré Diaries, Notes and Sketches