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Bill Blake, jeune comptable en route pour l’Ouest américain, devient malgré lui un hors-la-loi traqué. Blessé, il est recueilli par Nobody, un Amérindien qui l’identifie d’emblée à son homonyme défunt, le poète anglais William Blake, et décide de sauver son âme…
Jim Jarmusch (1953-) est, depuis les années 80, l’une des figures emblématiques du cinéma indépendant américain – dont il est, aux côtés de Tarantino, le principal représentant de la veine post-moderne (collages de références, de musiques, de formes ou de genres). Son cinéma fait d’errances (en cela héritier de celui de Wim Wenders – entre autres nombreuses influences : Ray, Fuller, Melville, Keaton…) s’accompagne d’un burlesque parcimonieux et pince-sans-rire, d’un rythme lent, et d’une forme précise et épurée.
Un régiment de l’armée impériale japonaise est en déroute au milieu de la jungle birmane, aux derniers jours de la Seconde Guerre mondiale. Parmi les soldats se trouve Mizushima, qui a appris à jouer de la harpe…
Kon Ichikawa (1915-2008) accompagna la délicate transition entre la période classique et moderne du cinéma japonais. Sa filmographie teintée de pacifisme, souvent penchée sur l’Histoire récente du Japon, est caractérisée par un très fort éclectisme, en partie expliqué par les conditions de production (changements de studio, nombreuses œuvres de commande à partir du milieu des années 60…).
Japon / 1h56 / Imdb / DVD Titre original : Biruma no tategoto
Herz Frank, ou Hercs Franks (1926-2013), est le grand cinéaste documentaire des pays baltes, et la figure la plus représentative de l’école documentaire lettone, remarquable pour sa finesse formelle et son caractère poétique (qui furent, en leur temps, une manière de contourner les normes pesantes du documentaire soviétique). Passionné de psychologie humaine et penché sur les profondeurs de la psyché, le cinéma d’Herz Frank confronte la vie (la naissance de Song of Songs, Ten Minutes Older) comme la mort (les meurtriers de The Last Judgement et de Beyond the Fear).
Lettonie (URSS) / 0h10 / Imdb Titre VO : Par desmit minutem vecaks
1942. Un détachement de l’armée britannique s’établit dans un village de la campagne anglaise pour un exercice. Mais les habitants, pris au piège, découvrent bientôt qu’il s’agit de nazis executant un plan d’invasion…
Alberto Cavalcanti (1897-1982) est un cas d’école de cinéaste difficile à cerner : il exerça tous les métiers (ingé son, producteur, décorateur…), tourna des films de tous genres et de tous types (fictions, documentaires, courts), et le tout dans de multiples pays (entre autres au Brésil, en Autriche, en France, en Angleterre, ou en Israël). On peut résumer son curieux parcours à trois moments forts : une participation à l’avant-garde française durant le muet (il travaille notamment avec L’Herbier et Deluc), un départ pour le Royaume-Uni une fois déçu par le cinéma parlant (une vingtaine de documentaires aux côté de John Grierson dans les années 30, avant de travailler aux studios Ealing dans les années 40), et enfin une tentative de reconstruire un cinéma national brésilien (studios Vera Cruz) dans les années 50.
Royaume-Uni / 1h32 / Imdb / DVD Autre titre : 48 Hours
Dans les années 30, les cangaceiros terrorisent le Nord-Est brésilien. L’un d’entre eux, Teodoro, tombe amoureux d’une institutrice qu’ils ont kidnappée. Alors que le soir tombe, et que le groupe fête ses méfaits, la compagne de Teodoro chante sa jalousie…
Lima Barreto (1906-1982) fut d’abord acteur et journaliste, avant de commencer à tourner des documentaires dans les années 40. Passant à la fiction, il réalise avec O Cangaciero le premier film brésilien acclamé à l’international, et de loin son plus connu : une célébration du folklore brésilien où se mêlent les influences de son passé de documentariste, du cinéma mexicain des années 40, et du western hollywoodien. Ce film relance par ailleurs, au Brésil, le film de cangaço (genre proche du western, centré sur les bandits du Norsdeste), qui connaîtra de beaux jours la décennie suivante.
Brésil / 1h45 / Imdb / DVD Titre français (peu usité) : Sans peur, sans pitié
Le capitaine du remorqueur Le Cyclone, André Laurent, se voit contraint de quitter précipitamment la noce d’un de ses marins pour aller au secours d’un navire, laissant son épouse derrière lui. Sur le bâteau remorqué, il rencontre une jeune femme…
Jean Grémillon (1909-1959) fut l’un des réalisateurs les plus singuliers du cinéma classique français. Expérimentateur et exigeant, il entame avec l’échec commercial de La petite Lise (1931) une carrière qu’on qualifia souvent de maudite (rares succès en salles malgré un talent partout reconnu, projets avortés ou jamais réalisés…). Les années 30 le voient travailler ailleurs en Europe, et c’est paradoxalement durant la seconde guerre mondiale que Grémillon, qui appartenait pourtant à un réseau de résistance, réalisera ses chefs-d’œuvre français (Remorques, Lumière d’été, La Ciel est à vous) : le réalisme poétique s’y trouve conjugué à une fibre plus sèchement tragique, mais aussi plus lucide (sortis des carcans de victimes ou de femmes fatales, les personnages féminins y sont résolument modernes). La fin de sa carrière est marquée par un retour au documentaire, où il avait débuté.