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Edwin S. Porter (1870-1941) fut l’un des grands pionniers du cinéma américain. Travaillant d’abord comme télégraphe, il garda toujours au cinéma un rapport de technicien, cherchant à améliorer caméras et projecteurs. Mais c’est en tant qu’innovateur de formes qu’il est resté célèbre. Engagé par les studios Edison, il s’inspire du cinéma de Méliès (pour la continuité narrative) et des innovations de l’École de Brighton (notamment leurs courses-poursuites). The Great Train Robbery, fruit de ces influences, sera un succès mondial. Quittant la société d’Edison en 1909, il crée la Rex Film Company, qui intégrera trois ans plus tard le consortium Universal.
La Edison Manufacturing Company, société New-Yorkaise, fut le berceau des tous premiers films américains, et la société de production la plus importante du pays durant les années 1900. Elle fut aussi le cauchemar des cinéastes de son temps : redoutable commercial, Edison cherche à écraser les productions indépendantes par la formation d’un Trust en 1908, qui réunit toutes les grandes maisons de production d’alors, épuisées par la guerre des brevets lancée par Edison depuis 1902. Il en résulta la fuite des indépendants à l’autre bout du pays, où ils s’installèrent – fondant ainsi Hollywood.
USA / 0h12 / Imdb / DVD Titre français : Le Vol du grand rapide
Avec Paola Werther. Archives Gaumont, peint à la main. (film entier)
La Société Gaumont, fondée en 1895, fut l’autre grand géant du cinéma premier aux côtés de Pathé – concurrent dont elle se démarque par une évolution plus lente, une production plus concentrée, mais aussi par un souci plus appuyé de qualité esthétique et de bienséance. Créant aux Buttes Chaumont le plus grand studio du monde (1905), et ouvrant une immense salle de cinéma à Paris (1910), Gaumont restera célèbre pour ses expérimentations techniques (sonores, chromatiques, animation), mais aussi pour la qualité de ses cinéastes : Alice Guy, Jean Durand, Léonce Perret, Victorin Jasset, et surtout Louis Feuillade. La guerre porte un coup d’arrêt à son expansion, et la production de films cessera temporairement en 1925, avec la mort de Feuillade ; mais la société perdurera à travers le siècle.
De petits singes découvrent la lune, par une belle nuit claire. Fascinés, ils cherchent à se l’approprier. Mais comment donc attraper la lune ? (ouverture du film) [article]
Les Studios d’Art de Shanghai (1957-) sont des studios d’État, qui réalisèrent plus de 250 courts-métrages entre les années 50 et 80, et qui furent célèbres pour leur variété de styles. Leur particularité était d’adapter le patrimoine littéraire national (légendes, romans, BD, proverbes) avec des techniques issues de l’art traditionnel chinois, allant des formes nobles (calligraphie, peinture à l’encre) aux formes populaires (papier découpé, jouets de bois, théâtres d’ombres). Les studios connurent deux âges d’or (1957-1965 et 1976-1989) scindés par la révolution culturelle, avant de prendre le marché international de l’animation de plein fouet – et de normaliser leur création pour survivre.
Zhou Keqin (1947-) est l’un des cinéastes de cette deuxième période des studios. Il y réalisera quelques courts-métrages en découpages articulés (ainsi qu’une série télévisée très populaire, Les Frères Calebasse). En 1991, il prend la tête de la compagnie Yilimei (l’une des émanations et composantes des studios d’animation actuels, chargée des coproductions et travaux avec l’étranger).
Chine / 0h11 / Imdb / DVD Titre original : Houzi lao yue
Depuis touts petits, Paro et Devdas sont amoureux. Lui est parti étudier à Londres ; elle, secrètement, l’a attendu. Mais à son retour, la différence de richesse entre leurs deux familles vient faire obstacle à leur passion.
Sanjay Leela Bhansali (1963-) est l’un des grands noms du Bollywood contemporain, où il multiplie les productions coûteuses. Très influencé par le cinéma hindi des années 50 (notamment par Guru Dutt), et préférant au réalisme la création d’univers fantasmés, il fait preuve d’un formalisme obsessionnel, et d’une maîtrise du rythme reposant sur un rapport étroit entre image et musique. Une partie de sa carrière a consisté à courir après un projet sans cesse reporté, Bajirao Mastani, qu’il réalisa finalement en 2015.
Alba d’Oltrevita, une aristocrate vieillissante, promet son âme au diable pour qu’il restaure sa jeunesse. Celui-ci pose comme condition qu’elle renonce à l’amour…
Nino Oxilia (1889-1917), qui fut aussi journaliste, poète, écrivain et scénographe de théâtre, est exemplaire des échanges artistiques qui lièrent littérature et cinéma italien dans les années 10. Il apportera sa pierre au « divisme », courant cinématographique italien de ces années qui adaptait pièces de théâtre et opéras, décrivant les passions du monde bourgeois en centrant toute son attention sur les actrices, transformées en femmes fatales mythifiées – ce qui déclenchera, par là-même, le premier star-system de l’histoire du cinéma. Oxilia meurt prématurément au front, lors de la première guerre mondiale.
Italie / 0h55 / Imdb Titre original : Rapsodia satanica
Le baron Kurt Menliff revient dans sa demeure de la Baltique après un long exil. Une atmosphère d’épouvante envahit bientôt le sombre château familial…
Mario Bava (1914-1980) fut d’abord très prisé comme chef-opérateur (il travailla pour Rossellini, Freda, Risi, et bien d’autres grands cinéastes). Son usage flamboyant des lumières et des couleurs se perpétue dans les films qu’il réalise ensuite, où de saisissantes visions gothiques prennent souvent le pas sur la narration, mettant à nu les pulsions des personnages comme du spectateur. Premier maître du fantastique italien, il sera l’un des créateurs du giallo et un précurseur du slasher, mais s’essaiera aussi à bien d’autres genres.
Italie / 1h18 / Imdb / DVD Titre original : La Frusta e il corpo