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Unni, le dernier héritier masculin d’une famille féodale en décadence, n’accepte pas de s’adapter aux changements de la société. Isolé avec ses sœurs, sombrant dans l’apathie et la paranoïa, il se repose de plus en plus sur la cadette…
Adoor Gopalakrishnan (1941-) est l’un des réalisateurs les plus reconnus du cinéma de Kerala (région du sud de l’Inde). Venu du théâtre, fortement influencé par les indépendants du cinéma bengali (Satyajit Ray, Ritwik Ghatak), et dans un style d’une extrême méticulosité, il met en scène des contes cruels où les personnages écrasés de torpeur, pris dans des mécaniques qui les dépassent, s’abîment à la lisière de la folie.
Inde / 2h01 / Imdb / DVD Titre original : Elippathayam
La nuit tombe sur un terrain de jeu désert, où un écran de fortune montre un village battu par les éclairs. Bientôt, de jeunes hommes investissent les lieux…
Apichatpong Weerasethakul (1970-) appartient tant au monde du cinéma que de l’art contemporain – et ses œuvres s’en font le reflet, mêlant allègrement fiction, art vidéo, et documentaire. Onirique et peuplée de souvenirs, sa filmographie se démarque par un fantastique doux et rural, à la narration très libre (générique en milieu de film, retours et répétitions), qui vient poétiquement confronter les traumas et le passé du pays (les massacres de Nabua, l’omniprésence de l’armée…). Le grand succès critique de ses fictions en festival (Tropical Malady, Syndromes and a century, Oncle Boonmee) en fit un cinéaste considéré comme l’un des plus importants et novateurs du nouveau siècle.
Thaïlande / 0h11 / Imdb / Film Titre original : Phantoms of Nabua Ce film fait partie du projet Primitive
Angleterre, début du XXe siècle. Lucy Muir, une ravissante jeune veuve, décide de s’installer au bord de la mer avec sa fille et sa servante, dans un cottage réputé hanté…
Joseph L. Mankiewicz (1909-1993) ne fut pas seulement célèbre comme cinéaste, mais aussi comme scénariste (pour Van Dyke, ou Wellman) et comme producteur (pour Borzage, ou Lang). Son cinéma élégant a pour particularité d’être extrêmement dialogué : très peu d’action dans ses films, où les personnages interagissent et se défendent d’abord par le verbe. Son goût des flashbacks ou des sauts dans le temps l’amène à interroger les choix de ses protagonistes (souvent des héroïnes), à identifier ces moments où leur vie a bifurqué.
USA / 1h44 / Imdb / DVD Titre original : The Ghost and Mrs. Muir
Parti vivre à la campagne avec sa famille, Juan ne manque de rien. Mais il demeure torturé et insatisfait… (ouverture du film)
Carlos Reygadas (1971-) a créé une œuvre entourée d’un parfum de scandale (les corps et la sexualité y sont souvent figurés frontalement), mais son cinéma se présente surtout comme l’héritage le plus lisible du cinéma de Tarkovski, dont les grands principes sont perpétués (religiosité et transcendance cherchées dans la matière la plus triviale, narration éclatée, contemplation). Ses films dressent le portrait d’un Mexique à la violence larvée, latente, indissociable de la beauté d’un monde approché avec fascination.
Le pianiste Paul Orlac perd l’usage de ses deux mains dans un accident de train. On lui en greffe de nouvelles, qui s’avèrent être celles d’un assassin récemment exécuté…
Robert Wiene (1873-1938), réalisateur venu du théâtre, est surtout connu pour ses films liés au cinéma expressionniste allemand, dont il réalisa l’œuvre fondatrice (Le Cabinet du docteur Caligari, 1920). Sa filmographie étant moins convaincante une fois sortie de ce mouvement, on a parfois minoré son apport au profit de ses collaborateurs (Karl Mayer, Conrad Veidt, le trio Warm-Röhrig-Reimann). Il est contraint de s’exiler d’Allemagne à l’arrivée du nazime.
Autriche / 1h45 / Imdb / DVD Titre original : Orlacs Hände
Stan Brakhage (1933-2003) est un cinéaste expérimental abstrait, qui côtoya un temps le milieu underground new-yorkais, avant de s’en isoler en 1957. Son cinéma sensible, lyrique, détaché de toute tension symbolique, joue de l’émerveillement des formes, lumières, mouvements et textures, cherchant à retoucher du doigt la sensation d’une vision « pure », sans signes ni interprétation, comme pourrait l’être celle d’un nouveau-né. D’abord filmée, son œuvre se replie progressivement sur la pellicule elle-même, sur laquelle il gratte ou peint directement ses films, image par image. Il réalisera, en tout, plus de 400 courts-métrages.