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Le film est sans son. (ouverture du film) [article]
Maya Deren (1917-1961) est la mère du cinéma d’avant-garde américain. Elle travailla notamment à arracher le cinéma expérimental aux autres arts et à leurs courants hérités (surréalisme, dadaïsme…) qui y faisaient la loi durant le muet. Son œuvre est composée de courts-métrages à la symbolique cryptique, qui évoquent souvent une logique narrative de rêve, en mêlant les motifs de la psychanalyse et les formes de la danse. Son influence sur l’avant-garde fut à la fois artistique et très concrète, puisqu’elle s’efforça toute sa vie de fédérer les cinéastes expérimentaux américains, favorisant l’apparition du courant underground (Jonas Mekas, Stan Brakhage, Kenneth Anger…).
Dans un quartier populaire de Paris, Albert, un chanteur des rues sans le sou, habite une chambre sous les toits. Il rencontre la belle roumaine Pola dont il tombe amoureux, mais il n’est pas le seul dans ce cas… (ouverture du film)
René Clair (1898-1981), qui fut aussi romancier et metteur en scène de théâtre, est surtout retenu par la cinéphilie contemporaine pour son premier coup d’éclat, Entr’acte (1924), un court-métrage dadaïste. Mais il fut longtemps plus connu comme réalisateur majeur des débuts du cinéma parlant, en une série de comédies cultivant (et popularisant à l’étranger) l’image d’un Paris populaire et bon vivant, et dont les expérimentations ou trouvailles posèrent les tous premiers jalons et principes du cinéma sonore (ce qui lui vaudra l’admiration de plusieurs cinéastes internationaux – dont Chaplin, qui s’inspirera explicitement de son film À nous la liberté). Le succès se tarit pour lui dans la deuxième moitié des années 30 : René Clair passe alors d’abord par Londres, puis par les USA pour fuir la guerre (il tournera sept films à Hollywood), avant de finalement revenir en France, devenant sur le tard l’un des représentants exemplaires du cinéma de studio national.
John Klute, détective privé, recherche son ami Tom Gruneman, qui n’a plus donné de nouvelles à sa famille depuis six mois. Il se rend à New York pour enquêter : sa seule piste est une call-girl, Bree Daniels, à qui Tom aurait envoyé des lettres obscènes…
Alan J. Pakula (1928-1998), venu du théâtre, fut d’abord le producteur de Robert Mulligan, qu’il accompagnera sur cinq films. Mais c’est en tant que cinéaste du Nouvel Hollywood qu’il est resté célèbre, notamment pour sa « trilogie paranoïaque » des années 70 (Klute, À cause d’un assassinat et Les Hommes du président, tous trois marqués par la photographie ténébreuse de Gordon Willis), qui laissera de lui l’image d’un réalisateur engagé, au style hypnotique et aux atmosphères marquantes. Le thriller restera son genre de prédilection (malgré quelques écarts, comme en témoigne le succès du Choix de Sophie, en 1982). Parkula conservera la confiance des studios, continuant à tourner jusqu’aux années 90 – où il meurt brutalement dans un accident.
Un cireur de parquet se met au tavail… (film entier)
Alice Guy (1873-1968), qui suivait de près les évolutions de la photographie, proposa à Léon Gaumont, dont elle était la secrétaire, de réaliser de courts films pour accompagner la vente de leurs appareils cinématographiques. Devant le succès de son premier essai, Gaumont en fait la directrice de son département fiction, poste qu’elle occupera jusqu’en 1907, exerçant un contrôle particulièrement actif sur tous les fronts de la fabrication des films (casting, lumières, costumes…), lançant la carrière de Feuillade, et encourageant de nombreuses innovations techniques (les phonoscènes, notamment). Son cinéma pionnier, s’il a exploré tous les genres, se démarque dans ses meilleurs films comiques par une fantaisie énergique, matinée d’absurde et colorée de pulsions. Elle suit ensuite son mari aux USA, où elle monte son propre studio, et connaît plusieurs succès, abordant des thèmes parfois difficiles (féminisme revendiqué, traite des blanches). La difficulté à tenir face au Hollywood naissant, et la fragilité morale et financière résultant de la rupture avec son mari, auront cependant raison de sa carrière à la fin des années 10.
La Société Gaumont, fondée en 1895, fut l’autre grand géant du cinéma premier aux côtés de Pathé – concurrent dont elle se démarque par une évolution plus lente, une production plus concentrée, mais aussi par un souci plus appuyé de qualité esthétique et de bienséance. Créant aux Buttes Chaumont le plus grand studio du monde (1905), et ouvrant une immense salle de cinéma à Paris (1910), Gaumont restera célèbre pour ses expérimentations techniques (sonores, chromatiques, animation), mais aussi pour la qualité de ses cinéastes : Alice Guy, Jean Durand, Léonce Perret, Victorin Jasset, et surtout Louis Feuillade. La guerre porte un coup d’arrêt à son expansion, et la production de films cessera temporairement en 1925, avec la mort de Feuillade ; mais la société perdurera à travers le siècle.
Ellie Arroway, orpheline depuis ses 9 ans, a toujours scruté le ciel. Devenue brillante astronome, et secondée d’une petite équipe de chercheurs, elle écoute l’univers pour guetter un signe d’intelligence extraterrestre…
Robert Zemeckis (1952-) fut, avec Joe Dante, l’un des protégés de Steven Spielberg, producteur exécutif de ses premiers films. Sous son influence, mais aussi sous celle de grands modèles de l’âge d’or (David Lean, Alfred Hitchcock, Michael Curtiz…), il devient l’un des rois du divertissement hollywoodien des années 80-90, dont il réalisa plusieurs films emblématiques (À la poursuite du diamant vert, Retour vers le futur, Qui veut la peau de Roger Rabbit, La Mort vous va si bien, Forrest Gump…). Au-delà de l’éclectisme des genres abordés, son cinéma se démarque par une soif d’expérimentations techniques (plans « impossibles », cohabitation du filmé et du dessiné, effets spéciaux « invisibles »), qui le menèrent dans les années 2000-2010 à une exploration poussée des possibilités du cinéma numérique (3D, performance-capture, tournage sans décors). Paradoxalement, ces recherches s’inscrivent dans un cinéma classique à toute épreuve, purement hérité du Hollywood ancien : forme patiente et équilibrée, narration vaste (une attention particulière au passage du temps), forte dimension romanesque, humilité de cinéaste artisan.
À Yanji, ville chinoise coincée entre la Corée du Nord et la Russie, Gu-Nam, chauffeur de taxi, est sans nouvelles de sa femme partie chercher du travail en Corée du Sud il y a six mois. Un parrain local lui propose de lui faire traverser la Mer Jaune, et d’effacer ses dettes – à la condition qu’il accepte d’assassiner pour lui un inconnu…
Na Hong-jin (1974-) est l’un des représentants du nouveau polar sud-coréen, dont il malmène et reformule les codes et conventions. Centré sur la question du mal, que ce soit au travers d’un prisme individuel (The Chaser), sociétal (The Murderer) ou fantastique (The Strangers), son cinéma réattribue à la violence sa dimension sauvage et brouillonne, son extrême souffrance (mutilations, impuissance dépressive), ou encore ses pulsions de survie – le tout vivifié par un sens du burlesque noir.
Corée du Sud / 2h37 / Imdb / DVD Titre original : Hwanghae Titre international : The Yellow Sea