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En 2005, Billy Lynn, un jeune Texan de 19 ans, fait partie d’un régiment d’infanterie ayant survécu à une violente attaque en Irak. Érigés en héros, lui et ses camarades sont rapatriés aux États-Unis par l’administration Bush, qui désire les voir parader à travers le pays… avant de les renvoyer au front.
Ang Lee (1954-) fut d’abord une révélation du cinéma taïwanais : ses films Garçons d’honneur (1994) et Salé Sucré (1995) lui valurent une reconnaissance internationale. Il devient par la suite un réalisateur pleinement américain, le reste de sa filmographie ne comptant que deux retours en terres asiatiques (cependant extrêmement remarqués : Tigre et Dragon fut un succès mondial, et Lust, Caution remporta le Lion d’Or). Le cinéma d’Ang Lee est difficile à cerner, en ce qu’il est extrêmement éclectique : le blockbuster y alterne avec le drame intime, le cinéma de genre avec la chronique réaliste. Aucune ligne thématique, formelle, ou tonale ne permet de lier ses films entre eux – sinon une certaine douceur, discrète, qui accompagne jusqu’aux projets les plus ironiques.
USA / 1h53 / Imdb / DVD Titre original : Billy Lynn’s Long Halftime Walk
Un jeune homme est engagé par le directeur d’une baraque foraine pour rédiger des contes illustrant la vie de trois mannequins exhibés dans son Musée de cire : Haroun al-Rachid, Ivan le Terrible et Jack l’Éventreur.
Paul Leni (1885-1929), qui débuta comme décorateur de théâtre (il tavailla notamment, comme nombre de futurs grands cinéastes allemands, pour la compagnie de Max Reinhardt), fut l’une des principales figures du courant expressionniste. Remarqué par Hollywood, il est invité par Carl Laemmle à rejoindre Universal en 1926. Il y tounera quatre films, dont l’un (La Volonté du mort, 1927) servira de modèle aux films d’horreur Universal (et au cinéma fantastique hollywoodien en général), et l’autre (L’Homme qui rit, 1928) restera son plus estimé. Il meurt prématurément d’une septicémie en 1929.
Allemagne / 1h23 / Imdb / DVD Titre original : Das Wachsfigurenkabinett Co-réalisé avec Leo Birinsky (direction d’acteurs)
Le dixième d’une série de 21 films sur les usines de la société Westinghouse. (Film entier)
Billy Bitzer (1872-1944), de son vrai nom Gottfried Wilhelm Bitzer, est resté célèbre pour avoir été le chef-opérateur et proche collaborateur de Griffith. Sa passion pour les innovations techniques, et ses nombreuses trouvailles formelles (plans aux bords irisés, fondus au noir, lumière exclusivement artificielle, usage artistique du flou…), en firent le premier véritable « directeur de la photographie » de l’histoire du cinéma. Mais avant de rencontrer Griffith, il fut aussi réalisateur pour la Biograph, expérimentant et développant à travers ses films le style réaliste qui fera sa patte.
La Briograph (« American Mutoscope and Biograph Company ») est l’une des grandes sociétés de production des débuts du cinéma, et restera extrêmement prolifique jusqu’au milieu des années 10. Fondée en 1895 par William Dickson (le pionnier du cinéma américain, qui travailla d’abord pour Edison), on la retient surtout pour Griffith, son réalisateur principal. Mais elle fut aussi le berceau de nombreuses actrices majeures de la période (Mary Pickford, Lillian Gish, Blanche Sweet…).
USA / 0h02 / Imdb / DVD Titre complet : Westinghouse Works, Panoramic View Street Car Motor Room
Vicky se souvient de l’année 2001, dix ans auparavant, quand elle était encore une jeune femme partagée entre deux hommes… (ouverture du film)
Hou Hsiao-hsien (1947-) fut le chef de file de la « nouvelle vague » taïwanaise des années 80. Après quelques succès populaires au style anonyme, il débute réellement, avec Les Garçons de Fengkuei (1983), une œuvre entre autres influencée par le cinéma d’Ozu, et qu’on peut découper en plusieurs moments : une période de films autobiographiques (1983-1986), une autre penchée sur l’histoire sino-taïwanaise (1989-1995), et enfin une dernière observant la jeunesse contemporaine (1995-2007). Dans tous les cas, c’est une manière qui définit d’abord les films d’Hou Hsiao-hsien : un cinéma de la mémoire aux scénarios minimalistes, profondément sensoriel, fait de stases et de plans-séquence discrets qui captent la lumière et l’humeur du monde (à ce titre, sa mise en scène est difficilement dissociable du travail de son chef-opérateur attitré, Mark Lee Ping-Bin).
Taïwan / 1h40 / Imdb / DVD Titre original : Qiānxī Mànbō
Edwin S. Porter (1870-1941) fut l’un des grands pionniers du cinéma américain. Travaillant d’abord comme télégraphe, il garda toujours au cinéma un rapport de technicien, cherchant à améliorer caméras et projecteurs. Mais c’est en tant qu’innovateur de formes qu’il est resté célèbre. Engagé par les studios Edison, il s’inspire du cinéma de Méliès (pour la continuité narrative) et des innovations de l’École de Brighton (notamment leurs courses-poursuites). The Great Train Robbery, fruit de ces influences, sera un succès mondial. Quittant la société d’Edison en 1909, il crée la Rex Film Company, qui intégrera trois ans plus tard le consortium Universal.
La Edison Manufacturing Company, société New-Yorkaise, fut le berceau des tous premiers films américains, et la société de production la plus importante du pays durant les années 1900. Elle fut aussi le cauchemar des cinéastes de son temps : redoutable commercial, Edison cherche à écraser les productions indépendantes par la formation d’un Trust en 1908, qui réunit toutes les grandes maisons de production d’alors, épuisées par la guerre des brevets lancée par Edison depuis 1902. Il en résulta la fuite des indépendants à l’autre bout du pays, où ils s’installèrent – fondant ainsi Hollywood.
USA / 0h12 / Imdb / DVD Titre français : Le Vol du grand rapide
Suzanne et Raymond s’aiment. Mais sa mère, propriétaire d’une petite auberge, arrange un mariage pour sa fille avec un riche client…
Louis Feuillade (1873-1925) fut le directeur artistique de la société Gaumont, et son plus important réalisateur – tant par le nombre de films qu’il dirigea (près de 800) que par son influence. Difficile pourtant de définir le cinéma particulièrement éclectique de Feuillade, où le réalisme bourgeois sourde de relents plus irréels et fantasques, et où l’ambition esthétique se conjugue à des visées pragmatiquement commerciales. On peut néanmoins citer trois moments célèbres de sa filmographie : ses personnages d’enfants terribles (Bout de Zan, Bébé, Oscar), ses drames réalistes et moraux (série « La vie telle qu’elles est »), et surtout son talent pour les sérials et films policiers à épisodes (Judex, Fantômas, Les vampires…), qui comptent parmi les œuvres les plus emblématiques du cinéma muet.
La Société Gaumont, fondée en 1895, fut l’autre grand géant du cinéma premier aux côtés de Pathé – concurrent dont elle se démarque par une évolution plus lente, une production plus concentrée, mais aussi par un souci plus appuyé de qualité esthétique et de bienséance. Créant aux Buttes Chaumont le plus grand studio du monde (1905), et ouvrant une immense salle de cinéma à Paris (1910), Gaumont restera célèbre pour ses expérimentations techniques (sonores, chromatiques, animation), mais aussi pour la qualité de ses cinéastes : Alice Guy, Jean Durand, Léonce Perret, Victorin Jasset, et surtout Louis Feuillade. La guerre porte un coup d’arrêt à son expansion, et la production de films cessera temporairement en 1925, avec la mort de Feuillade ; mais la société perdurera à travers le siècle.