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Herz Frank, ou Hercs Franks (1926-2013), est le grand cinéaste documentaire des pays baltes, et la figure la plus représentative de l’école documentaire lettone, remarquable pour sa finesse formelle et son caractère poétique (qui furent, en leur temps, une manière de contourner les normes pesantes du documentaire soviétique). Passionné de psychologie humaine et penché sur les profondeurs de la psyché, le cinéma d’Herz Frank confronte la vie (la naissance de Song of Songs, Ten Minutes Older) comme la mort (les meurtriers de The Last Judgement et de Beyond the Fear).
Lettonie (URSS) / 0h10 / Imdb Titre VO : Par desmit minutem vecaks
Dans les années 30, les cangaceiros terrorisent le Nord-Est brésilien. L’un d’entre eux, Teodoro, tombe amoureux d’une institutrice qu’ils ont kidnappée. Alors que le soir tombe, et que le groupe fête ses méfaits, la compagne de Teodoro chante sa jalousie…
Lima Barreto (1906-1982) fut d’abord acteur et journaliste, avant de commencer à tourner des documentaires dans les années 40. Passant à la fiction, il réalise avec O Cangaciero le premier film brésilien acclamé à l’international, et de loin son plus connu : une célébration du folklore brésilien où se mêlent les influences de son passé de documentariste, du cinéma mexicain des années 40, et du western hollywoodien. Ce film relance par ailleurs, au Brésil, le film de cangaço (genre proche du western, centré sur les bandits du Norsdeste), qui connaîtra de beaux jours la décennie suivante.
Brésil / 1h45 / Imdb / DVD Titre français (peu usité) : Sans peur, sans pitié
Prague 1820. Balduin, étudiant sans le sou, vend l’image de son reflet dans un miroir à un énigmatique usurier. Il devient alors riche, mais son reflet vit sa propre vie, au point de prendre le pas sur la sienne. Un jour, alors qu’il est provoqué en duel suite à sa vie dissolue, Balduin voit le père de l’opposant l’implorer de ne pas aller jusqu’au bout…
Paul Wegener (1874-1948) est l’un des nombreux cinéastes allemands formés dans la troupe de Max Reinhardt, dont il fut l’un des plus célèbres comédiens. Il réalise une dizaine de films marqués par l’horreur et le fantastique, dont deux furent fondamentaux pour le cinéma allemand : L’Étudiant de Prague, grand succès critique et public qui en lance en quelque sorte le coup d’envoi, et qui préfigure certains aspects (notamment thématiques) de l’expressionnisme ; et Le Golem (1920), qui en est justement l’un des films les plus emblématiques. Mais Wegener restera surtout attaché au théâtre, et ce jusqu’à l’après seconde guerre mondiale, où il participe activement à reconstruire la vie culturelle de Berlin.
Stellan Rye (1880-1914) est l’un des nombreux talents danois qui rejoignirent l’Allemagne au cours des années 10 – cinéma danois dont il rapporte certains traits, comme le goût du tournage en extérieur. Après L’Étudiant de Prague, qu’il conçoit de concert avec Paul Wegener et Hanns Heinz Ewers (le scénariste), il devient l’un des cinéastes les plus actifs et prometteurs du jeune cinéma allemand, mais voit sa carrière fauchée par la première guerre mondiale, où il meurt prisonnier de guerre.
Allemagne / 1h25 / Imdb / DVD Titre original : Der Student von Prag
Un corps géant flotte dans le noir… (ouverture du film) [article]
Asami Ike (1987-) est l’un des nombreux visages de l’animation indépendante japonaise du nouveau siècle – une nuée de jeunes cinéastes évoluant entre expérimental, art de musée, clip, et pastilles web, et dont le travail (souvent limité à quelques courts-métrages) se diffuse presque exclusivement dans les circuits parallèles (festivals, universités, internet). Formée à la Gedai (le département universitaire qui fut le principal foyer de cette mouvance), Asami Ike ébauche un cinéma ouaté et rêveur, régressant vers les sensations de l’enfance, autour de quelques figures animales récurrentes (cétacés, lapins, chiens).
Le capitaine du remorqueur Le Cyclone, André Laurent, se voit contraint de quitter précipitamment la noce d’un de ses marins pour aller au secours d’un navire, laissant son épouse derrière lui. Sur le bâteau remorqué, il rencontre une jeune femme…
Jean Grémillon (1909-1959) fut l’un des réalisateurs les plus singuliers du cinéma classique français. Expérimentateur et exigeant, il entame avec l’échec commercial de La petite Lise (1931) une carrière qu’on qualifia souvent de maudite (rares succès en salles malgré un talent partout reconnu, projets avortés ou jamais réalisés…). Les années 30 le voient travailler ailleurs en Europe, et c’est paradoxalement durant la seconde guerre mondiale que Grémillon, qui appartenait pourtant à un réseau de résistance, réalisera ses chefs-d’œuvre français (Remorques, Lumière d’été, La Ciel est à vous) : le réalisme poétique s’y trouve conjugué à une fibre plus sèchement tragique, mais aussi plus lucide (sortis des carcans de victimes ou de femmes fatales, les personnages féminins y sont résolument modernes). La fin de sa carrière est marquée par un retour au documentaire, où il avait débuté.
Eva, nouvellement mariée, est sexuellement délaissée par son vieil époux. Triste et frustrée, elle divorce et retourne chez son père, à la campagne. Lors d’une sortie à cheval, elle croise un jeune homme qui ne quitte plus ses pensées…
Gustav Machatý (1901-1963) fut le jeune génie du cinéma classique tchécoslovaque. Réalisant son premier court-métrage à 18 ans, allant aux USA travailler comme assistant de Griffith et Stroheim à 20 ans, il connut le succès dès ses premiers longs-métrages, où le romantisme se teinte de lyrisme et de sensualité – période culminant avec Extase, succès international, et débuts de sérieux problèmes avec la censure. Ce film, en effet, fait qu’il ne parviendra plus à financer ses projets en son pays : il tournera en Italie, en Autriche, en Allemagne ou aux USA, sans néanmoins retrouver le succès et l’inspiration d’antan.
Tchécoslovaquie / 1h22 / Imdb / DVD Titre original : Extáze