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Fanta et Karamoko, venus du même village, sont allés étudier à la moderne Abidjan. Ils s’aiment et veulent se marier. Mais à leur retour en vacances, il découvrent que leur parents et les traditions le leurs interdisent…
Fadika Kramo-Lanciné (1948), après un détour en France pour y étudier le cinéma, et de multiples films pédagogiques réalisés à son retour en Côté d’Ivoire, aura des difficultés à produire son premier long-métrage – le tournage de Djeli, réalisé sur ses fonds propres, lui prendra à lui seul deux ans. Célébré au FESPACO, il lui faudra pourtant douze années de plus pour financer son deuxième long (Wariko). Ces deux films, dont le style (narration évoquant le conte oral, rigueur plastique…) n’est pas sans rappeler celui d’Oumarou Ganda, dessinent les contours d’une œuvre penchée sur les mutations rapides d’un pays à l’urbanisation et à l’occidentalisation galopantes, et sur la comédie sociale qui en résulte.
Prague 1820. Balduin, étudiant sans le sou, vend l’image de son reflet dans un miroir à un énigmatique usurier. Il devient alors riche, mais son reflet vit sa propre vie, au point de prendre le pas sur la sienne. Un jour, alors qu’il est provoqué en duel suite à sa vie dissolue, Balduin voit le père de l’opposant l’implorer de ne pas aller jusqu’au bout…
Paul Wegener (1874-1948) est l’un des nombreux cinéastes allemands formés dans la troupe de Max Reinhardt, dont il fut l’un des plus célèbres comédiens. Il réalise une dizaine de films marqués par l’horreur et le fantastique, dont deux furent fondamentaux pour le cinéma allemand : L’Étudiant de Prague, grand succès critique et public qui en lance en quelque sorte le coup d’envoi, et qui préfigure certains aspects (notamment thématiques) de l’expressionnisme ; et Le Golem (1920), qui en est justement l’un des films les plus emblématiques. Mais Wegener restera surtout attaché au théâtre, et ce jusqu’à l’après seconde guerre mondiale, où il participe activement à reconstruire la vie culturelle de Berlin.
Stellan Rye (1880-1914) est l’un des nombreux talents danois qui rejoignirent l’Allemagne au cours des années 10 – cinéma danois dont il rapporte certains traits, comme le goût du tournage en extérieur. Après L’Étudiant de Prague, qu’il conçoit de concert avec Paul Wegener et Hanns Heinz Ewers (le scénariste), il devient l’un des cinéastes les plus actifs et prometteurs du jeune cinéma allemand, mais voit sa carrière fauchée par la première guerre mondiale, où il meurt prisonnier de guerre.
Allemagne / 1h25 / Imdb / DVD Titre original : Der Student von Prag
Poursuivie par une bande de conspirateurs, une jeune femme se réfugie dans un cinéma et regarde le film Cabiria. Elle décide de réclamer de l’aide à l’homme fort de ce film, Maciste, et le recherche dans les studios de la société de production Itala Films…
Luigi Romano Borgnetto (1881-1957), peintre de formation, travaille chez Itala Films à partir de 1907, notamment comme décorateur. Ses impressionnantes constructions pour Cabiria (Pastrone, 1914) lui ouvrent les portes de la série Maciste, dont il co-réalisera plusieurs épisodes. Il finit sa carrière à la Rodolfi Film.
Vicenzo C. Dénizot est l’un des nombreux français à avoir participé à l’explosion du jeune cinéma italien – mais il nous reste très peu de traces biographiques de lui. Acteur et réalisateur, il travaille en Italie du milieu des années 1900 à celui des années 20. Engagé par Itala Films, il y réalise Tigris (1913), thriller policier singulier qui connut un grand succès à l’international, et fut l’un des nombreux opérateurs de Cabiria, ce qui lui permit de co-réaliser plusieurs films de la série Maciste.
Italie / 1h07 / Imdb / DVD Autres titres : Maciste, L’Uomo Forte / Maciste il terrore dei banditi
À Shenyang, dans la Chine profonde, alors qu’on fête l’arrivée du nouveau siècle, un gigantesque complexe industriel est à l’agonie. En neuf heures et trois films, Wang Bing raconte son effondrement, en revivant les même évènements du point de vue des ouvriers, puis de leurs familles, et enfin des cheminots.
Wang Bing (1967-) fut l’une des grandes révélations des années 2000. Tournant seul sa fresque documentaire durant quatre ans, il fut tant le cinéaste emblématique de la sixième génération du cinéma chinois (cinéma d’auteur clandestin, exigeant), que celui des infinies possibilités documentaires offertes par l’usage des petites caméras DV. S’ensuivit une filmographie penchée sur les traumas du passé national, sur l’extrême pauvreté des naufragés de la croissance, et sur les paysages arides, voire apocalyptiques, où ils semblent avoir été oubliés.
Chine / 9h11 / Imdb / DVD Titre original : Tie Xi Qu
Un groupe d’amies (Sublime, Douce, Kung-Fu, Prof, Mac, Mélodie et Fantaisie) vont passer les vacances à la campagne, dans la maison de la tante de l’une d’elles. Mais la demeure se révèle hantée…
Nobuhiko Ōbayashi (1938-) est surtout resté célèbre pour son film House, qu’on méprend encore aujourd’hui pour une série B aux maladresses charmantes, alors qu’il s’agit d’un film de studio au succès fracassant en salles, qui courait après l’aspect enfantin de ses effets spéciaux, et qui recherchait moins l’horreur que le psychédélisme. Le parcours d’Ōbayashi explique cette singularité : venu du cinéma expérimental, puis passant par la télévision et la publicité (plus de 200 à son actif), il y explora tant les derniers effets et trouvailles visuelles, que les nouvelles formes de narration. Sa filmographie, qui gardera par la suite des accointances avec le fantastique, raconte souvent des histoires de passage à l’âge adulte.
À Dakar, Diouana, une jeune Sénégalaise, est embauchée comme gouvernante par une famille de Blancs. Lorsque la famille rentre en France, la femme prie Diouana de les suivre… (fin du film)
Ousmane Sembène (1923-2007), avant de devenir cinéaste, fut d’abord une figure intellectuelle et un écrivain, et son cinéma politiquement engagé, penché sur le néo-colonialisme et réfléchissant l’Afrique de son temps, resta toujours comme en dialogue avec l’écriture littéraire de son auteur. Sembène reste considéré comme le père du cinéma d’Afrique subsaharienne – pas seulement parce qu’il en réalise, avec La Noire de…, le premier long-métrage, mais aussi parce que son style servira de matrice aux cinémas d’auteur du continent entier (notamment par ce souci de s’arracher aux narrations et aux formes de l’occident, pour se peindre et se voir d’une manière qui lui soit propre).