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Eva, nouvellement mariée, est sexuellement délaissée par son vieil époux. Triste et frustrée, elle divorce et retourne chez son père, à la campagne. Lors d’une sortie à cheval, elle croise un jeune homme qui ne quitte plus ses pensées…
Gustav Machatý (1901-1963) fut le jeune génie du cinéma classique tchécoslovaque. Réalisant son premier court-métrage à 18 ans, allant aux USA travailler comme assistant de Griffith et Stroheim à 20 ans, il connut le succès dès ses premiers longs-métrages, où le romantisme se teinte de lyrisme et de sensualité – période culminant avec Extase, succès international, et débuts de sérieux problèmes avec la censure. Ce film, en effet, fait qu’il ne parviendra plus à financer ses projets en son pays : il tournera en Italie, en Autriche, en Allemagne ou aux USA, sans néanmoins retrouver le succès et l’inspiration d’antan.
Tchécoslovaquie / 1h22 / Imdb / DVD Titre original : Extáze
Artavazd Pelechian (1938-), formé à la VGIK soviétique, héritera des acquis du muet russe : ses documentaires sans dialogue ni récit concret, utilisant abondamment les images d’archives, sont en effet d’abord des œuvres de montage, qui s’inventent d’ailleurs leurs propres principes et concepts (le « montage à distance »). Mais son cinéma n’est aucunement théorique : le ton est poétique, lyrique, voire cosmique. Médiatiquement discret et entouré d’une aura de mystère, Péléchian fut l’une des figures mythiques de la cinéphilie contemporaine.
Arménie / 0h06 / Imdb / DVD Titre original : Kyanq
Un orchestre s’installe dans le noir, et joue huit morceaux de musique classique. Au diapason de la musique, des formes puis des personnages prennent vie… Ce segment central (Le Sacre du printemps, Stravinsky) raconte l’apparition de la vie sur Terre.
Les studios Disney ont d’abord œuvré à mettre en forme le cinéma de leur fondateur (et ce même après sa mort, le studio faisant longtemps perdurer son style, notamment via la vigilance des « Nine Old Men »). Dans cette configuration, les réalisateurs furent d’abord au service de sa vision. L’univers Disney se développe dans un premier temps via la série de courts-métrages Silly Symphonies (1929-1939), et sous le patronage de Don Graham, qui forme les animateurs et invente une série de rapports graphiques (entre formes, mouvements, couleurs) qui définiront le futur « style Disney ». Désireux d’égaler les « vrais » films, Walt Disney passe en 1937 au long-métrage. Il façonne alors un cinéma musical et familial, fait d’adaptations de contes, innervé d’influences picturales romantiques, et fortement travaillé par une vision fantasmée de la vieille Europe. Longtemps hégémonique sur le marché de l’animation, et souvent admirée pour sa perfection technique, la filmographie des studios Disney deviendra l’un des corpus de films les plus vus au monde.
USA / 2h04 / Imdb / DVD Le segment Stravinsky est réalisé par Bill Roberts et Paul Satterfield
1940. Une famille de paysans pauvres du Nordeste fuit la sécheresse et la famine…
Nelson Pereira dos Santos (1928-2018) fut, avec Glauber Rocha, la figure de proue du Cinéma Novo. Après un voyage formateur en France, il rentre au Brésil pour façonner une œuvre découlant des principes du néoréalisme italien, dont il va pousser l’esthétique dans ses retranchements cruels et documentaires. Son cinéma réaliste, penché sur les favelas ou le Sertão, devra après le coup d’Etat militaire (1964) s’exprimer sur un registre plus allégorique. Le reste de sa carrière s’intéressera aux rapports entre politique et religieux, et se terminera par une série de documentaires.
Brésil / 1h43 / Imdb / DVD Titre original : Vidas Secas
Amalia et Josefina, deux amies de seize ans, se retrouvent à l’Eglise pour parler de leur foi. Mais elles évoquent aussi leurs premières attirances pour les garçons. Le Dr. Jano va attirer l’attention de l’une d’elles… [article]
Lucrecia Martel (1966-) fut la plus éclatante révélation, dans les années 2000, du renouveau du cinéma argentin – cette génération de cinéastes assez vieux pour avoir connu la dictature. Ses films sensoriels, mystérieux, évasifs dans leur narration et discrètement politiques, baignent dans une torpeur tour à tour sensuelle et mortifère, souvent occupée à peindre le crépuscule des puissants.
De petits singes découvrent la lune, par une belle nuit claire. Fascinés, ils cherchent à se l’approprier. Mais comment donc attraper la lune ? (ouverture du film) [article]
Les Studios d’Art de Shanghai (1957-) sont des studios d’État, qui réalisèrent plus de 250 courts-métrages entre les années 50 et 80, et qui furent célèbres pour leur variété de styles. Leur particularité était d’adapter le patrimoine littéraire national (légendes, romans, BD, proverbes) avec des techniques issues de l’art traditionnel chinois, allant des formes nobles (calligraphie, peinture à l’encre) aux formes populaires (papier découpé, jouets de bois, théâtres d’ombres). Les studios connurent deux âges d’or (1957-1965 et 1976-1989) scindés par la révolution culturelle, avant de prendre le marché international de l’animation de plein fouet – et de normaliser leur création pour survivre.
Zhou Keqin (1947-) est l’un des cinéastes de cette deuxième période des studios. Il y réalisera quelques courts-métrages en découpages articulés (ainsi qu’une série télévisée très populaire, Les Frères Calebasse). En 1991, il prend la tête de la compagnie Yilimei (l’une des émanations et composantes des studios d’animation actuels, chargée des coproductions et travaux avec l’étranger).
Chine / 0h11 / Imdb / DVD Titre original : Houzi lao yue