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Drame en 8 tableaux sur le quotidien des mineurs de houille…
Ferdinand Zecca (1864-1947), comédien venu du spectacle vivant, est embauché comme réalisateur chez Pathé après de premiers essais de cinéma sonore. Il connaît vite un grand succès (Histoire d’un crime, 1901), et devient dès 1903 le directeur artistique de Pathé, supervisant les différents cinéastes de la firme, quitte à parfois signer leurs films de son propre nom – films auxquels il participait cela dit régulièrement à différents niveaux (décor, histoire, image…), rendant la paternité réelle des productions Pathé difficile à établir. Moins artiste que commercial, faisant feu de tout bois, Zecca est surtout à l’affut des innovations et nouveautés (les trouvailles de Méliès, les films de Brighton…), dont il s’inspira ou qu’il plagia avec un talent certain. En découle une filmographie imposante et très éclectique (même si on en a surtout retenu les fééries et films-à-trucs), qui aura été décisive dans la capacité de Pathé a s’imposer comme leader mondial de la production des années 1900.
Pathé, avec Gaumont, fut l’une des plus imposantes sociétés des débuts du cinéma (en 1904, elle contrôle 30 à 50 % des films projetés dans le monde occidental). Ayant le quasi-monopole auprès du public de foires, elle produit énormément (parfois au détriment de la qualité), et participe très tôt, de par la diversité de son catalogue, à accentuer la découpe des films en « genres » ; elle pratique également une politique d’expansion par ses filiales à l’étranger ; et elle édite enfin les productions du « Film d’art », qui ouvrent le cinéma à un public plus bourgeois. Certains grands noms des deux premières décennies du cinéma travailleront chez Pathé : Albert Capellani, Ferdinand Zecca, Segundo de Chomón, ou encore Max Linder. La firme sera également célèbre plus tard pour ses actualités cinématographiques (le Pathé Journal, lancé dès 1908, deviendra très populaire dans l’entre-deux-guerre).
France / 0h14 / Imdb / DVD Lucien Nonguet aurait co-réalisé le film
À Venise, le général Othello suscite l’envie. Poussé par sa propre ambition, le perfide Iago, officier d’Othello, insuffle le doute dans l’esprit du général quant à la fidélité de son épouse… (ouverture du film)
Orson Welles (1915-1985) réalise en 1941, avec son premier film Citizen Kane, une œuvre fondamentale encore aujourd’hui souvent considérée comme le « meilleur film de l’histoire du cinéma ». Il y pose les tous premiers jalons du cinéma moderne (récit éclaté, confrontation des points de vue, manipulation ostensible de la mise en scène), et eut une influence considérable sur l’esthétique hollywoodienne d’alors, comme sur les générations ultérieures de cinéastes (en premier lieu desquels Stanley Kubrick). La virtuosité technique de Citizen Kane, sa fibre expressionniste et baroque, la question de la vérité et de l’illusion, ou encore l’héritage sensible du théâtre ou de la radio (où Welles fit ses premières armes), se perpétueront et s’accentueront au cours d’une carrière difficile, déchirée entre Hollywood (où il ne retrouva jamais sa liberté première) et l’Europe (où les financements manquent).
À l’aube d’un second déluge, une petite fille trouve un œuf, qu’elle garde tout contre elle. Un jeune homme croise son chemin, et décide de l’accompagner dans ses errances…
Mamoru Oshii (1951-) fut une figure centrale de l’âge d’or du cinéma d’animation japonais. Son style singulier marie des influences a priori contradictoires : celle du cinéma moderne européen le plus austère (Antonioni, Melville, Bergman, Tarkovski…), mais aussi l’héritage direct de l’animation japonaise d’alors. En découle une série de films à la lenteur hypnotique, pétris d’un symbolisme cryptique et remplis de dialogues philosophiques, que viennent électrocuter par intermittences de violentes scènes d’action. Oshii est également réalisateur de films en prises de vue réelles, mais ce sont ses œuvres animées (et notamment Ghost In The Shell, 1995) qui auront une influence majeure sur le cinéma d’action mondial, et notamment Hollywoodien (James Cameron, les Wachowski).
Japon / 1h21 / Imdb / DVD Titre original : Tenshi no tamago
Un couple de touristes arrive un matin dans la petite île tranquille d’Almanzora. Ils ne tardent pas à découvrir que les enfants de l’île ont assassiné la majorité des adultes…
Narciso Ibáñez Serrador (1935-2019), venu d’Uruguay (il y passera son enfance), et ayant d’abord travaillé pour le théâtre et la radio, eut dès 1963 une carrière essentiellement dédiée à la télévision, pour laquelle il concevra notamment une célèbre série horrifique (Historias para no dormir). Il ne réalisera que deux longs-métrages, tous deux très estimés : La Résidence (1969), un slasher en pensionnat, et Les Révoltés de l’an 2000. Par le détour du genre, Serrador raconte les horreurs du franquisme, et la sensation d’un monde condamné, sans lendemain. Son cinéma se présente également comme un trait d’union entre le cinéma d’exploitation espagnol d’alors, et le cinéma d’auteur qui s’y développait parallèlement.
Espagne / 1h52 / Imdb / DVD Titre original : ¿Quién puede matar a un niño ?
Un scientifique observe au télescope une comète, qui semble se diriger droit vers la Terre. Alors que la nouvelle se répand et que la catastrophe se précise, un riche speculateur, replié chez lui, célèbre le désastre à venir avec ses invités…
August Blom (1869-1947) d’abord acteur de théâtre puis scénariste, fut le grand réalisateur de la Nordisk (dont il prend la tête en 1910), et le plus célèbre cinéaste du muet danois, dont il « découvrit » de nombreuses stars (notamment Asta Nielsen). Il réalisera près de 100 films, dont 78 entre 1910 et 1914 – souvent des mélodrames élégants, parfois marqués par le fantastique ou par l’ampleur des productions (le grand succès d’Atlantis, en 1913, en marque l’apogée), ainsi que par l’usage dramatique du montage alterné.
La Nordisk Film, créée en 1906, fut l’un des plus influents studios du cinéma muet européen. Sa production divertissante et variée, qui colorait la haute société d’extravagance et d’un soupçon d’érotisme, connut un fulgurant âge d’or entre 1910 et 1916. Mais la guerre, ainsi que l’essor des cinémas suédois et allemands, stopperont son ascension. Il reste aujourd’hui, aux côtés de Gaumont et Pathé, l’un des plus vieux studios au monde encore en activité.
Danemark / 1h17 / Imdb / DVD Titre original : Verdens undergang Ancien titre français : L’Épée flamboyante
Une mise en images de versets bibliques évoquant la vie du Christ.
Cecil B. DeMille (1881-1959) fut le cinéaste hollywoodien des superproductions et des foules – le péplum et le film historique, pour ces raisons, furent ses genres de prédilection. Mais pas seulement par goût du gigantisme : profondément croyant, le cinéma de DeMille est déchiré entre l’angoisse de visions noires (foules sensuelles et chaotiques, animées de pulsions, risquant de sombrer dans l’ombre) et l’apaisement d’un tableau éthéré du religieux. Parangon du cinéma populaire (tout en ayant conservé tout au long de sa carrière, fait rare, une totale liberté artistique), il est également connu pour un film fondateur extrêmement influent (Forfaiture, 1915), pour ses comédies vaudevillesques des années 20, pour l’utilisation chatoyante de la couleur qui marqua la fin de sa filmographie, et pour son soutien de sinistre mémoire au maccarthysme.
USA / 2h38 / Imdb / DVD Titre original : The King of Kings